Un nouveau sondage commandé par l'ACPPU a montré que près de 70 p. 100 de la population canadienne pensent que le gouvernement fédéral libéral ne finance par assez l'enseignement postsecondaire.
Dans l'ensemble, 22 p. 100 des répondantes et répondants pensent que le soutien offert par le gouvernement fédéral est médiocre, et 46 p. 100 estiment qu'il est passable. Par contraste, il est excellent pour moins de 2 p. 100 et bon pour une personne sur cinq.
Le sondage mené en mars par Decima révèle aussi que la population souhaiterait fortement qu'Ottawa joue un rôle prépondérant en offrant plus de financement aux universités et collèges.
Interrogés sur les sources de financement primayre de l'enseignement postsecondaires, 45 p. 100 des Canadiennes et Canadiens ont désigné le gouvernement fédéral et 27 p. 100 les provinces. Moins de 4 p. 100 ont indiqué que la plupart des fonds devraient provenir des gouvernements locaux ou des grandes entreprises, et seulement 12 p. 100 ont dit que la population étudiante devrait assumer la majeure partie des coûts.
« Il est particulièrement intéressant de constater que, partout au pays, un grand nombre de personnes estiment que le gouvernement fédéral devrait payer une plus grande partie de l'éducation », a fait remarquer le président de l'ACPPU, Tom Booth. « Même au Québec, 43 p. 100 considèrent qu'Ottawa devrait être la plus importante source de fonds. »
Le sondage comportait aussi des questions sur les moyens que le gouvernement fédéral pourrait employer pour faire en sorte que les étudiantes et étudiants puissent s'offrir une formation universitaire ou collégiale.
De l'avis de 34 p. 100 des répondantes et répondants, le fédéral devrait majorer le financement des universités et collèges; 26 p. 100 trouvent qu'il devrait offrir des subventions aux étudiantes et étudiants dans le besoin, et selon presque 13 p. 100, il devrait octroyer des bourses aux meilleurs étudiants et étudiantes. Moins de 12 p. 100 jugent que les étudiantes et étudiants devraient bénéficier de plus de réductions d'impôts ou d'une hausse des prêts.
« Ironiquement, les deux choses que le gouvernement fédéral n'a pas faites, c'est-à-dire accroître le financement de base et instaurer un programme national de subventions, sont celles que la population canadienne privilégie pour régler les problèmes d'accessibilité, a ajouté M. Booth. L'opinion publique a une bonne longueur d'avance sur la politique du gouvernement en ce domayne. »
Finalement, Décima a demandé aux Canadiennes et Canadiens si Ottawa devrait établir des normes nationales pour l'enseignement postsecondaire, par exemple en matière d'accessibilité et d'administration sans but lucratif, comme il le fait actuellement pour les soins de santé.
Plus de 75 p. 100 sont favorables à l'idée et seulement 19 p. 100 s'y opposent. Le soutien d'une telle mesure se chiffre de 70,9 p. 100 au Québec à 81,5 p. 100 dans les provinces Atlantiques.
M. Booth a souligné que ces derniers résultats sont particulièrement encourageants pour l'ACPPU. En effet, l'association exerce des pressions à Ottawa pour faire adopter une loi sur l'enseignement postsecondaire qui établirait des normes nationales et renouvellerait le financement fédéral des universités et collèges.
« Le sondage confirme ce que beaucoup d'entre nous pensons depuis quelque temps : que l'opinion publique est carrément de notre côté » a-t-il conclu.
Décima a effectué son sondage par téléphone auprès de 2 000 adultes de tout le pays; la précision des résultats est de plus ou moins 2 p. 100, 19 fois sur 20.