Un rapport que l'ACPPU vient de rendre public conclut que la flambée rapide des frais de scolarité diminue les services pour lesquels les étudiants paient tandis que l'accès aux universités et collèges est davantage tributaire du niveau du revenu.
L'étude, L'accessibilité des universités et des collèges : Le comment et le pourquoi de la hausse des frais de scolarité, traite des facteurs qui ont contribué à la rapide escalade des frais de scolarité et autres frais dans les années 1990 et de l'incidence des frais de scolarité plus élevés sur l'accessibilité des études postsecondaires.
Le rapport révèle que les frais de scolarité, après correction de l'inflation et calculés par étudiant équivalent à temps plein, ont augmenté de 64 p. 100 entre 19901991 et 19981999. La diminution de 25 p. 100 des subventions de fonctionnement publiques en est principalement responsable. Cependant, les universités dépensent davantage au titre de l'aide financière aux étudiants, ce qui explique également la hausse.
Contrairement à certaines idées reçues, les dépenses des universités au titre des salaires n'ont pas contribué à la hausse des frais d'études, peut-on lire dans le rapport.
En réalité, la proportion des dépenses au titre des salaires des universitaires, calculée en dollars constants et par étudiant équivalent à temps plein, était plus de 16 p. 100 inférieure en 19981999 par rapport à 19901991. Ces données indiquent que les étudiants paient beaucoup plus et reçoivent moins en retour.
Selon l'étude également, la hausse des frais de scolarité a comme conséquence la plus tangible de rendre moins équitable l'accès aux études postsecondaires.
À l'aide d'un indice « d'abordabilité » qui détermine la proportion du revenu après impôt dont les familles ont besoin pour payer les frais de scolarité et autres frais, il est constaté que 20 p. 100 des familles canadiennes dont le revenu est le plus faible ont dû consacrer 14 p. 100 de leur revenu disponible en 19901991 pour assumer ces coûts. En 19981999, l'indice a grimpé à 23 p. 100. Pendant la même période, l'indice des familles les plus riches (20 p. 100) a enregistré une modeste hausse, de l'ordre de 3 p. 100 à 4 p. 100.