Les surplus serviront uniquement à la réduction de la dette publique et au contrôle des dépenses.
Grâce à la croissance économique de l'exercice précédent, plus forte que prévue, le gouvernement fédéral affiche des surplus records de 15 milliards de dollars. Toutefois, selon le ministre des Finances Paul Martin, cette manne n'est pas destinée au rétablissement des infrastructures sociales du Canada.
Dans la mise à jour économique qu'il a déposée le mois dernier à Ottawa, M. Martin a annoncé que les surplus serviraient entièrement à la réduction de la dette publique et au contrôle des dépenses.
« Notre plan à long terme signifie que nous continuerons de réduire les impôts, que nous continuerons de réduire la dette et que nous continuerons de contrôler les dépenses », a déclaré M. Martin au Comité des finances de la Chambre des communes.
Pour les critiques, le versement de 15 milliards de dollars sur la dette signifie que, puisque le budget a été équilibré en 1997, plus de 80 p. 100 des dividendes fiscaux sont consacrés à la réduction de la dette. Ils enjoignent M. Martin de songer à tenir compte d'autres priorités.
« Beaucoup de besoins sociaux doivent être comblés de toute urgence », a fait remarquer le président de l'ACPPU, M. Tom Booth. « Le ministre des Finances était bien placé pour satisfaire à certains de ces besoins mais il a choisi de ne rien faire. »
M. Martin a reconnu que le Canada ressentirait le contrecoup du ralentissement actuel de l'économie américaine. Le gouvernement canadien affichera tout de même un surplus de plus de 7 milliards de dollars pour le présent exercice.
Selon M. Booth, le ministre dispose d'une grande marge de manœuvre pour accroître les dépenses des programmes sans risquer de se retrouver dans une situation déficitaire.
« Le ministre a été prompt à souligner la diminution de la dette nationale au cours des sept dernières années, qui est passée de 71 p. 100 à 53 p. 100 du PIB », a ajouté M. Booth.
« Or, dans la même période, les dépenses du fédéral dans les programmes, en proportion du PIB, ont diminué, de plus de 17 p. 100 à près de 11 p. 100. Ces milliards de dollars auraient pu servir à l'éducation, à la santé et aux programmes sociaux ainsi qu'aux infrastructures de base du pays. »