Le gouvernement libéral fédéral entreprend une vaste étude en vue de trouver des solutions pour améliorer la capacité de recherche et de développement du Canada. Selon nos sources, cependant, le projet aurait besoin d'être approfondi.
Le ministre de l'Industrie Brian Tobin et la ministre du Développement des ressources humaines Jane Stewart prennent les rênes de l'élaboration du livre blanc. L'étude examinera comment les résultats de la recherche universitaire et du secteur privé peuvent être transformés en produits mercatisés et comment former la main-d'œuvre pour qu'elle acquiert de meilleures compétences.
Dans l'allocution qu'elle a prononcée à Halifax le mois dernier, Mme Stewart a déclaré que le pays devait relever un formidable défi en veillant à ce qu'il y ait suffisamment de travailleuses et de travailleurs compétents pour répondre à la demande des employeurs. « La qualité et le nombre de Canadiennes et de Canadiens compétents déterminera surtout la compétitivité et la qualité de vie futures du Canada », a-t-elle soutenu.
Le gouvernement avait l'intention de rendre le livre blanc public ce mois-ci, avant l'ajournement des deux chambres pour l'été, ce qui semble maintenant peu probable. Ce retard a alimenté les rumeurs sur un désaccord au sein du gouvernement libéral quant à la combinaison de politiques qui réussirait le mieux à accroître la productivité économique et à hausser le niveau de vie.
Les lobbyistes du milieu des affaires exercent des pressions en faveur de déductions fiscales plus rapides pour l'investissement dans de nouvelles machineries et de nouvelles technologies. Les groupes sociaux, quant à eux, prônent des mesures qui viendraient en aide aux démunis.
Selon Andrew Jackson, directeur de la recherche du Conseil canadien de développement social, l'occasion est idéale pour implanter de nouvelles politiques qui feront une différence. « Une partie du projet sur les compétences devrait également inclure les groupes relativement marginalisés de la population active. »
On s'attend à ce que le livre blanc explique davantage les soi-disant enjeux en innovation promis dans le Livre rouge des Libéraux l'année dernière. Les Libéraux ont juré de doubler les dépenses du fédéral dans la recherche et le développement, d'améliorer l'accès aux prêts étudiants et de créer un régime enregistré d'apprentissage personnel permettant aux gens d'épargner des sommes exemptes d'impôt et de les retirer pour poursuivre des études ou pour suivre une formation professionnelle.
Le président de l'ACPPU, Tom Booth, s'inquiète de l'orientation que le livre blanc pourrait prendre. « Tout porte à croire que l'accent sera surtout mis sur la commercialisation des résultats de la recherche universitaire », explique-t-il. « Le sous-financement permanent des universités et des collèges et l'accessibilité de l'enseignement postsecondaire ne semblent même pas être à l'ordre du jour. »