Les deux tiers de la population canadienne désirent un plus grand investissement du gouvernement fédéral dans l'éducation et la création d'emplois directs pour relancer l'économie chancelante, révèle le dernier sondage mené par la maison de sondage Decima pour le compte de l'ACPPU.
Selon près de 37 p. 100 des personnes interrogées, le meilleur moyen de stimuler l'économie et d'améliorer le bien-être de la population est que le gouvernement fédéral investisse davantage dans l'éducation et la formation professionnelle. Un peu plus de 30 p. 100 estime que la création d'emplois directs par le gouvernement réussirait à sortir l'économie de son ralentissement tandis que 24 p. 100 optent pour des réductions d'impôt. En outre, 6 p. 100 croient que le gouvernement fédéral devrait négocier plus d'accords de libre-échange.
« Les Canadiennes et les Canadiens s'inquiètent de l'état de l'économie et veulent une intervention du fédéral pour redresser la situation », déclare le président de l'ACPPU, Tom Booth. « Il faudra une intervention positive du gouvernement fédéral pour freiner le repli économique. »
M. Booth se dit troublé par les déclarations récentes du ministre des Finances Paul Martin laissant entendre que le gouvernement fédéral est réticent à mettre en œuvre un train de mesures pour stimuler l'économie ou pour investir davantage dans la santé et l'éducation.
« Ce n'est pas le moment pour le gouvernement de se croiser les bras », affirme M. Booth. « En particulier depuis les attentats terroristes aux États-Unis, nous risquons fort de sombrer dans une grave récession. »
Bien que l'économie ait montré des signes de faiblesse bien avant le 11 septembre, les attentats terroristes aux États-Unis ont amené les pronostiqueurs à diminuer sérieusement leurs prévisions de croissance. Une croissance plus faible que prévu devrait grever les finances publiques, le surplus combiné de 30 milliards de dollars affiché par les gouvernements fédéral et provinciaux l'année dernière pouvant se transformer en un déficit de 8 milliards de dollars d'ici l'année prochaine.
M. Booth prédit que les provinces seront les plus durement touchées et que le gouvernement fédéral affichera un surplus de plus de 7 milliards au cours de l'exercice actuel, qui s'ajoute au surplus de 17 milliards enregistré l'année dernière.
« Le gouvernement fédéral jouit encore d'une grande marge de manoeuvre. Il ne peut sérieusement prétendre que le coffre est vide. »
Le sondage révèle que plus de 60 p. 100 des Canadiennes et Canadiens veulent que le fédéral augmente ses dépenses dans les programmes sociaux dans le budget qu'il déposera en décembre. Au total, 57 p. 100 désirent que le fédéral accroisse ses dépenses au titre des universités et des collèges. En comparaison, seulement 18 p. 100 des personnes interrogées préfèrent plus de réductions d'impôt et 19 p. 100 estiment qu'il faudrait se consacrer à la réduction de la dette publique.
Le sondage a également demandé aux parents d'enfants de moins de 17 ans si la possibilité que leurs enfants ne fréquentent pas une université ou un collège les inquiétait. Près de 60 p. 100 des personnes interrogées ont répondu qu'elles étaient inquiètes ou très inquiètes. De ce nombre, 68 p. 100 ont dit que le coût était la principale pierre d'achoppement et pourrait empêcher leurs enfants de poursuivre des études.
« Les parents se demandent avec beaucoup d'inquiétude si leurs enfants pourront aller à l'université ou au collège », soutient M. Booth. « Les gouvernements de toutes les allégeances ne cessent de leur dire que les jeunes doivent s'instruire s'ils veulent survivre dans le marché de l'emploi actuel. Pourtant, très peu de gouvernements sont disposés à appuyer ce discours par des gestes concrets qui rendraient les collèges et les universités plus accessibles. »
Parmi les électeurs décidés, l'appui aux Libéraux fédéraux à l'échelle nationale demeure élevé, obtenant 57,8 p. 100 de la faveur des répondants au sondage. Le Parti progressiste-conservateur se classe loin au deuxième rang avec 11,8 p. 100 tandis que le NPD récolte 9,7 p. 100 se hissant au troisième rang, devant l'Alliance canadienne (8,2 p. 100). Au Québec, les Libéraux fédéraux obtiennent 57 p. 100 de l'appui des répondants contre 30 p. 100 des électeurs décidés pour le Bloc Québécois.
Les résultats se fondent sur un sondage téléphonique effectué entre le 17 et le 26 septembre auprès de 2 000 adultes et sont exacts à plus ou moins 2 %, 19 fois sur 20.