L'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario a rendu sa décision le 19 décembre et a pris la défense de la Dre Olivieri dans le dossier des plaintes déposées contre elle par l'hôpital des enfants malades en avril 2000. L'hôpital a allégué qu'elle n'avait pas fait preuve d'une diligence appropriée à l'endroit des patients à qui était administré le deferiprone (L1), un médicament de la société Apotex.
Après avoir examiné attentivement l'affaire et consulté un groupe de spécialistes, l'Ordre a formulé plusieurs conclusions soutenant sans équivoque les gestes posés par la Dre Olivieri : « La Dre Olivieri a cessé d'administrer le L1 rapidement et de manière opportune, dans le meilleur intérêt de ses patients. »
« La Dre Olivieri a agi de manière raisonnable et appropriée en cessant d'administrer du L1 à ses patients après s'être rendu compte de la toxicité possible du médicament. (. . .) Dans les circonstances, elle a fait preuve d'un jugement non seulement raisonnable mais aussi louable en conseillant à ses patients de subir une biopsie. (. . .) Il appert qu'elle s'est souciée d'informer toutes les personnes touchées et a communiqué et publié ses résultats avec diligence. »
La Dre Olivieri a demandé aux administrateurs de l'hôpital d'accorder la même publicité aux conclusions de l'Ordre qu'au premier renvoi des « préoccupations » de l'hôpital.
« Bien que ces renvois soient habituellement confidentiels, le vôtre a été accompagné d'une conférence de presse et a été annoncé cette journée-là par l'entremise de Communication CNW Inc. », a dit la Dre Olivieri dans une lettre adressée au président du conseil d'administration de l'hôpital, Alexander Aird, vers la fin de décembre.
« L'administration de l'hôpital a également fait installer une ligne de téléconférence soi-disant pour permettre à la population (qui n'avait pas déposé de plainte) de discuter de mon renvoi à l'Ordre avec des membres de l'administration. Enfin, les renseignements sur le renvoi sont affichés sur le site Web de l'hôpital depuis avril 2000.
« Il est injuste que la décision de l'Ordre à mon endroit, cet organisme que vous estimez être investi du pouvoir d'examiner de telles « préoccupations », n'ait pas fait l'objet d'autant de publicité que le renvoi de ces préoccupations », a déclaré la Dre Olivieri.
Elle a demandé à l'hôpital de tenir une conférence de presse pour annoncer la décision de l'Ordre, de diffuser un communiqué par l'entremise de Communication CNW Inc., de faire installer une autre ligne de téléconférence pour la population afin qu'elle se renseigne sur la décision, d'énumérer les éléments de la décision dans le bulletin hebdomadaire de l'hôpital et d'afficher le texte intégral de la décision sur le site Web de l'hôpital « afin que toutes les personnes mises au courant de ma soi-disant mauvaise conduite sachent maintenant la vérité ». M. Aird n'a pas encore répondu à cette lettre.
La décision de l'Ordre fait écho aux conclusions de l'enquête Thompson dont le rapport rendu public à la fin d'octobre établissait que les procédures internes de l'hôpital étaient fondamentalement entachées d'injustice.
Le comité d'enquête a explicitement mentionné que le comité consultatif médical de l'hôpital avait reçu les accusations et les témoignages en défaveur de la Dre Olivieri et qu'il y avait ajouté foi malgré la documentation médicale qui les contredisait.
Les auteurs du rapport ont déclaré que les cadres supérieurs de l'hôpital s'étaient concertés pour faire valoir des témoignages défavorables, incorrects, incomplets ou trompeurs.
Ils ont conclu que le comité consultatif médical n'avait convoqué aucun témoin spécialiste des disciplines médicales pertinentes et qu'il avait accepté comme véridiques, sans faire preuve
d'esprit critique, des témoignages de personnes non spécialisées dans le domaine.
Le 27 avril 2000, le comité consultatif médical de l'hôpital a recommandé au conseil d'administration de renvoyer le dossier Olivieri à l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario.
Selon le rapport, les tentatives de discréditer la Dre Olivieri ont servi les intérêts d'Apotex, dont un aspect était de demander des brevets pour le L1 afin de tenter de la déconsidérer et de mettre en doute les risques du médicament qu'elle avait décelés.
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La décision et les motifs du comité des plaintes de l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario, un document de 18 pages, et le rapport de 500 pages du comité d'enquête sur l'affaire Olivieri que l'ACPPU avait commandé sont affichés à www.caut.ca. On peut également se procurer The Olivieri Report, publié par James Lorimer & Company Ltd., dans les librairires ou par l'intermédiaire de Formac Distributing au 1-800-565-1975.