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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

janvier 2002

La place de l'université au XXIe siècle

Compte rendu de la table ronde organisée à l'Université Sainte-Anne dans le cadre de la série d'audiences publiques de l'ACPPU.

Le 30 novembre 2001, la communauté universitaire et le public en général de Pointe-de-l'Église en Nouvelle-Écosse étaient conviés à venir débattre du rôle de l'université en ce début du XXIe siècle.

Pour lancer la réflexion, la professeure d'histoire Micheline Laliberté a replongé l'assistance au Moyen ge, au moment de la naissance des universités. Elle a développé son argumentation autour de trois problèmes qui demeurent encore d'actualité, à savoir : la question de l'autonomie des universités par rapport aux pouvoirs en place, le problème du recrutement des étudiants et les disciplines enseignées.

De cette perspective historique, les personnes présentes se sont ensuite tournées vers l'analyse proposée par Isabelle McKee-Allain, doyenne de la Faculté des arts et des sciences sociales à l'Université de Moncton. Après avoir rappelé à juste titre que depuis une dizaine d'années la mission de l'université est remise en question au sein de la société occidentale, elle a exposé quelques défis et enjeux des universités à l'ère de la mondialisation. Elle a élaboré son point de vue en citant l'exemple de l'Université de Moncton, un établissement qui évolue en milieu minoritaire.

Elle a évoqué l'importance de s'interroger sur la manière d'offrir les programmes d'études à l'université en encourageant l'acquisition d'une formation générale qui serait complémentaire à une formation plus spécialisée.

Pour sa part, James Crombie, professeur de philosophie à l'Université Sainte-Anne, a proposé quelques réflexions philosophiques au sujet des universités. Il a mis en évidence que la finalité de l'université est « de mettre en communication des cerveaux et des coeurs ».

Il a soutenu que le rôle social de l'université est de faire vivre et de faire parler des Ïuvres. Une Ïuvre peut correspondre autant au Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences de René Descartes qu'au penseur de Rodin et même qu'à un rapport de Statistique Canada publié sur son site Internet.

Selon cette perspective, le but de l'université est d'interpeller ces Ïuvres afin de préparer les étudiantes et les étudiants à réfléchir à de grandes questions et à exercer leur jugement critique et moral et ce, en tenant compte du fait que « la vie utile de notre cerveau et de notre coeur n'est que de quarante ans. »

Le commentaire préparé par André Roberge, recteur de l'Université Sainte-Anne, a ramené sur la table quelques questions à revoir pour mieux cerner la situation actuelle des universités en général et celle de l'Université Sainte-Anne en particulier.

Par la suite, une période de questions a laissé libre cours à la discussion dans le but de réexaminer quelques idées formulées par les trois personnes invitées à cette table ronde qui ont partagé le fruit de leurs réflexions sur la place de l'université au XXIe siècle.

Le compte rendu des audiences publiques tenues à l'Université Sainte-Anne a été rédigé par Joanne Biron, Muriel Comeau et Louise Fontaine, membres du comité d'organisation de l'université.