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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2002

L'Ontario dit non à la déréglementation des frais de scolarité des universités



L'Ontario dit non à la déréglementation des frais de scolarité des universités


Les étudiants ont occupé le bureau du lecteur Leggett en janvier.

Le gouvernement de l'Ontario a rejeté le projet de l'Université Queen's visant à permettre aux universités de la province de fixer le montant des frais de scolarité des programmes d'arts du premier cycle.

Le recteur de l'Université Queen, William Leggett, a demandé à la ministre des Universités, Dianne Cunningham, de supprimer complètement la limite annuelle de deux pour cent imposée par la province aux hausses de frais de scolarité du premier cycle.

« Le projet de Queen's a fait l'objet d'un examen attentif par rapport à tout le secteur de l'enseignement postsecondaire », a déclaré Mme Cunningham dans une lettre adressée le 23 janvier à M. Leggett. « Je vous informe que le gouvernement n'est pas prêt à faire une exception au système réglementé des frais de scolarité pour l'instant. »

L'Université Queen's exerce des pressions auprès du gouvernement provincial depuis plus d'un an afin qu'il déréglemente les frais de scolarité du premier cycle. La question a soulevé un tollé de protestations à l'université et a poussé les étudiants à occuper le bureau du recteur en janvier.

« Compte tenu de la forte opposition à ce projet qui permettrait de hausser sans limite les frais de scolarité des programmes de premier cycle à l'Université Queen's, le gouvernement a pris une décision prudente », a déclaré Joel Duff, président pour l'Ontario de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. « Le gouvernement doit maintenant prendre des mesures pour reréglementer tous les frais de scolarité afin que les études postsecondaires demeurent abordables pour tous les Ontariennes et Ontariens.

M. Duff a fait remarquer que les frais de scolarité de certains programmes professionnels comme le commerce, la médecine et le droit, ont grimpé en flèche après que le gouvernement a déréglementé leurs frais de scolarité. Les frais de scolarité de l'école de médecine de l'Université Western Ontario sont passés de 4 844 $ à 10 753 $. L'Université de Toronto envisage d'augmenter les frais de scolarité annuels des étudiants en droit à 22 000 $.

M. Leggett s'est dit déçu de la décision du gouvernement et a aussitôt prévenu que l'université devrait retrancher huit millions de dollars de son budget, soit l'équivalent de 80 postes de professeur à temps plein.

« Je ne veux pas créer l'impression qu'il n'y aura aucun licenciement ou aucune réaffectation parmi les employés syndiqués ou le personnel de soutien », a affirmé M. Leggett dans une note de service adressée à toute l'université. « J'aimerais pouvoir le garantir mais, de toute évidence, l'attrition ne peut à elle seule compenser la ponction de huit millions de dollars. Je m'attends à la suppression d'un certain nombre de postes. »

Selon les opposants à la déréglementation cependant, M. Leggett essaie simplement de semer la dissension entre le corps professoral et la population étudiante.

« M. Leggett montre qu'il tient plus à son projet de déréglementation des frais de scolarité qu'à la qualité de l'enseignement à l'université », a déclaré la Coalition Against Deregulation. « La suppression de ces emplois est une tentative de diminuer la qualité de l'éducation à l'Université Queen's pour montrer que, sans déréglementation, la qualité s'en ressent. C'est une mesure punitive et inutile. Nous savons tous que l'université dispose d'une fondation de plus de « 200 millions de dollars. »

Pendant que l'Université Queen's menait sa croisade auprès du gouvernement en faveur de la déréglementation des frais de scolarité, les universités de Waterloo et Wilfrid Laurier appuyaient également l'idée.