L'ACPPU exhorte les directeurs des collèges de Colombie-Britannique à respecter les conventions collectives qu'ils ont négociées avec leurs professeurs sinon ils feront face à la censure.
« L'adoption du projet de loi 28, Public Education Flexibility and Choice Act, vous oblige à faire un choix qui aura des répercussions sur votre établissement pendant les prochaines années », ont déclaré le président, Tom Booth, et le directeur général, Jim Turk, dans une lettre envoyée le 28 janvier aux directeurs des collèges de la province.
Le projet de loi 28, adopté en toute hâte par le gouvernement libéral de Gordon Campbell, autorise les collèges de la Colombie-Britannique à passer outre aux dispositions des conventions collectives et à augmenter unilatéralement le nombre d'étudiants par classe, à exiger des professeurs d'accepter plus d'étudiants et à les obliger à donner des cours en ligne.
« Nous espérons que vous avez l'intégrité, le courage et l'honnêteté de respecter votre convention collective », affirment les auteurs de la lettre. « Si vous acceptez l'offre du premier ministre Campbell de ne pas tenir compte de vos engagements négociés, vous exposerez votre établissement pendant de nombreuses années à de l'hostilité, à de la mauvaise volonté et à des troubles de fonctionnement. Par votre décision, vous montrerez que votre parole ne tient pas, que les ententes conclues avec vous ne valent pas le papier sur lequel elles ont été rédigées. »
L'ACPPU prévient que les collèges qui choisiront de supplanter les conventions collectives seront soumis à la censure. Ils seront donc isolés de la collectivité universitaire au Canada et à l'étranger.
« Nous vous demandons instamment de réaffirmer officiellement votre engagement envers les conventions négociées avec votre corps enseignant. Si vous choisissez d'appliquer la loi 28 pour annuler des dispositions de la convention, nous soumettrons une motion de censure à l'assemblée d'avril du Conseil de l'ACPPU. La censure de votre établissement sera annoncée dans le milieu universitaire, à l'échelle nationale et internationale. »
Le projet de loi a indigné les professeurs des collèges de la Colombie-Britannique.
Maureen Shaw, présidente de la College Institute Educators' Association of B.C. s'est dit outrée que le gouvernement s'attaque aux conditions de travail des professeurs et à la qualité de l'enseignement postsecondaire dans la province.
« Les étudiants fréquentant nos établissements reçoivent une formation de qualité élevée en grande partie grâce aux dispositions de nos conventions collectives que les professeurs ont négociées, notamment le contingentement du nombre d'étudiants par classe, un libellé sur le recours à l'apprentissage en ligne et l'accès au perfectionnement professionnel », a-t-elle ajouté. La Confederation of University Faculty Associations of British Columbia a promis d'appuyer les professeurs de collège dans leur combat contre le projet de loi 28.
« Bien que le projet de loi 28 autorise les administrateurs des collèges et des instituts à augmenter le nombre d'étudiants par classe, ce qui altérera la qualité de l'enseignement, nous espérons qu'ils ne suivront pas cette voie », a soutenu Darwyn Coxson, président de la CUFA/BC. « Si c'est ce qu'ils choisissent, nous accueillerons alors avec plaisir les enquêtes de l'ACPPU qui pourraient mener à la censure. »
La Public Education Flexibility and Choice Act peut être consultée à l'adresse www.legis.gov.bc.ca/ 37th2nd/1st_read/gov28-1.htm