Un sondage rendu public le mois dernier par l'ACPPU révèle une insatisfaction constante face à la manière dont le gouvernement fédéral traite l'enseignement postsecondaire.
Tandis que plus de 82 p. 100 des Canadiennes et des Canadiens estiment que le gouvernement devrait accorder une grande priorité à l'investissement dans l'enseignement postsecondaire, seulement une personne sur cinq croit que les Libéraux fédéraux s'en tirent bien en ce qui concerne les collèges et les universités.
" La population continue d'être très critique à l'égard de la politique du gouvernement en matière d'enseignement postsecondaire, malgré tous les nouveaux programmes à la carte annoncés depuis cinq ans ", a fait remar-quer le président de l'ACPPU Vic Catano.
Le sondage de mars effectué par le Centre de recherche Décima indique que les Libéraux continuent de dominer la scène politique au Canada grâce à l'appui de 48 p. 100 des électeurs convaincus. Le Parti progressiste-conservateur suit de loin, récoltant 15 p. 100 de la faveur populaire tandis que les Néo-démocrates et l'Alliance canadienne obtiennent respectivement l'appui d'environ 11 p. 100 des répondants. Au Québec, les Libéraux recueillent 45 p. 100 alors que le Bloc Québécois tire de l'arrière par 10 points, se situant à 35 p. 100 dans la faveur des électeurs.
D'après le sondage, les partisans des Libéraux sont plus susceptibles de favoriser des dépenses accrues dans le domaine de l'enseignement postsecondaire, une personne sur cinq estimant que le gouvernement n'a pas fait du bon travail quant au financement des universités et des collèges. Environ 57 p. 100 des partisans des Libéraux croient que les fonds publics à cette fin devraient augmenter.
" Je pense que ces résultats montrent que les Libéraux sont assez vulnérables sur cette question ", a déclaré M. Catano. " Un grand nombre de leurs partisans ne sont pas heureux du bilan du gouvernement en matière d'enseignement postsecondaire. "
M. Catano a mentionné que les Canadiennes et Canadiens ont classé les professeurs d'université et de collège au quatrième rang, derrière les enseignants des écoles publics, les médecins et le personnel infirmier, lorsqu'on leur a demandé à quel point il faisait confiance à divers groupes professionnels.
" Nous avons beaucoup de crédibilité aux yeux de la population canadienne, ce qui devrait nous inciter à nous exprimer plus souvent sur des questions qui nous touchent ", a ajouté M. Catano.
Les soins de santé demeurent la préoccupation la plus urgente de la population canadienne. Selon 91 p. 100 des répondants, le gouvernement fédéral devrait accorder une grande priorité à l'amélioration de l'assurance-maladie. L'enseignement postsecondaire arrive au cinquième rang des plus grandes priorités.
Décima a également sondé l'opinion des Canadiennes et Canadiens sur la déréglementation des frais de scolarité mise en œuvre par les gouvernements de l'Ontario et de la Colombie-Britannique. À l'échelle nationale, près de trois personnes sur quatre ont répondu qu'elles s'opposaient à la déréglementation. L'opposition est plus vive dans les provinces de l'Atlantique et parmi les partisans des Libéraux et des Néo-démocrates.
Le document complet du sondage est disponible sur le site web de l'ACPPU.
Les résultats du sondage Décima se fondent sur des entrevues téléphoniques auprès de 2 000 adultes à la grandeur du pays et sont considérés comme exacts avec une marge d'erreur de ± 2 p. 100, 19 fois sur 20.