Parce qu'une série d'incidents qui pourraient limiter la liberté universitaire aux États-Unis la préoccupent, l'American Association of University Professors met sur pied un comité spécial chargé d'examiner et d'analyser des événements survenus dans les universités depuis les attentats terroristes du 11 septembre.
" Il est capital que nous nous penchions sur les leçons à tirer des conflits survenus au cours de la dernière année et sur ce qu'ils pourraient présager pour l'avenir ", a déclaré Joan Scott, professeure de sciences sociales à l'Institute for Advanced Study de Princeton, au New Jersey, et présidente du comité sur la liberté universitaire et la permanence de l'AAUP.
Le comité étudiera les réponses de dirigeants universitaires et de représentants de gouvernements d'État aux discours et à l'enseignement ayant suscité des controverses. Il examinera également les restrictions proposées par le gouvernement fédéral à l'égard de la recherche universitaire jugée délicate mais qui n'est pas secrète, en particulier dans les domaines de la microbiologie et du bioterrorisme, les craintes renouvelées au sujet de la recherche à caractère secret effectuée dans les universités, les restrictions imposées aux universitaires et aux étudiants étrangers, et enfin, les restrictions concernant la mise en œuvre des dispositions de la Freedom of Information Act ayant trait à la recherche universitaire.
Au cours des derniers mois, plusieurs cas ont inquiété l'association, notamment la controverse très médiatisée entourant l'étude du Coran à l'University of North Carolina, à Chapel Hill, la tentative de licencier un professeur pro-palestinien à la South Florida University, et le fait que des représentants du gouvernement aient accusé publiquement deux collèges du Colorado d'avoir invité l'activiste et universitaire Hanan Ashrawi à venir donner des conférences à leur campus.
Robert O'Neil, directeur du Thomas Jefferson Center for the Protection of Free Expression, ancien recteur de l'University of Virginia et de l'University of Wisconsin, présidera le comité spécial.
" Bien que nous ne sachions pas encore tout sur le contrecoup des actes survenus après le 11 septembre et des politiques sur la liberté universitaires, a dit M. O'Neil, les dangers possibles qui menacent le libre discours au sein du milieu universitaire sont graves. Nous devons savoir non seulement comment les événements du 11 septembre ont touché la liberté universitaire des facultés, mais aussi quel a été leur effet sur les étudiants et le personnel. "
Le comité devrait rendre public son rapport au début de l'année prochaine.