Le gouvernement fédéral est bien placé pour afficher un surplus d'au moins 6 milliards de dollars cette année, d'après les prévisions budgétaires annuelles de l'ACPPU.
Dans son mémoire annuel, présenté au Comité permanent des finances, l'ACPPU soutient que le gouvernement fédéral peut se permettre d'augmenter ses dépenses dans les secteurs prioritaires de la santé et de l'éducation sans risquer de créer un déficit.
" L'économie canadienne a dépassé toutes les attentes cette année ", a déclaré le directeur général associé, David Robinson. " Au lieu d'enregistrer une croissance réelle de 1,1 p. 100, comme le prévoyait le budget de l'an dernier, l'économie connaîtra une croissance d'au moins trois fois supérieure. "
M. Robinson croit donc que le surplus budgétaire prévu de 2 milliards de dollars se situera probablement entre 6 et 8 milliards de dollars. " Les coffres ne sont pas vides. Le gouvernement dispose d'une marge de manœuvre beaucoup plus importante qu'il ne le laisse entendre ", a affirmé M. Robinson.
Dans son mémoire, l'ACPPU avance que le gouvernement fédéral, fort de surplus budgétaires pour les cinq prochaines années, pourra s'occuper des priorités des Canadiennes et des Canadiens. L'une de ces priorités est l'enseignement postsecondaire.
" Nos établissements d'enseignement postsecondaire sont en très mauvaise posture à cause du sous-financement ", a fait remarquer le président de l'ACPPU, Victor Catano. " L'évidence saute aux yeux. Les droits de scolarité et l'endettement des étudiants grimpent en flèche. Les professeurs à temps plein sont moins nombreux. Le fonds des bibliothèques est réduit. Les bâtiments et l'équipement sont délabrés. Vous ne pouvez espérer que les universités et les collègues fassent ce que l'on attend d'eux dans de telles conditions. "
De l'avis de M. Catano, le plus gros problème de l'enseignement postsecondaire est l'insuffisance du financement du fonctionnement de base.
" Le gouvernement fédéral a investi des sommes considérables dans la recherche et dans d'autres programmes depuis quelques années. Toutefois, sans un engagement à l'égard du financement de base, ces initiatives équivalent à construire un porche de luxe tandis que les fondations s'écroulent. Nous devons d'abord réparer les fondations. "
Le mémoire de l'ACPPU présenté au Comité des finances demande aux gouvernements fédéral et provinciaux de mettre en place une méthode qui les obligerait à rendre des comptes et à mieux collaborer à l'égard du financement des universités et des collèges par l'entremise d'une loi nationale sur l'enseignement postsecondaire s'inspirant de la Loi canadienne sur la santé.
" Cette loi vise à établir des principes communs, à s'assurer qu'un financement stable du fédéral est investi comme il se doit et qu'il promeut une plus grande équité régionale dans l'enseignement postsecondaire ", a expliqué M. Catano. " Sans cette formule concertée de collaboration, nos collèges et nos universitaires demeureront dans une situation très difficile. "
Dans le mémoire, on souligne que les dépenses totales par habitant dans le secteur de l'enseignement postsecondaire, après correction de l'inflation, sont de 2 milliards de dollars inférieures environ à celles de 1991-1992