Les étudiantes et étudiants de la faculté de droit de l'Université McGill pourraient très bientôt faire face à une forte hausse de leurs frais de scolarité si le doyen actuel obtient ce qu'il souhaite.
Selon Peter Leuprecht, on demandera ce mois-ci aux membres du corps professoral participant à une retraite d'examiner la privatisation du programme de droit dans le but d'augmenter les revenus.
La privatisation permettrait à la faculté de droit d'augmenter les frais de scolarité au-delà des niveaux fixés par le gouvernement provincial qui les a bloqués à moins de 2 000 $ depuis 1994.
Un porte-parole du ministère de l'Éducation du Québec a déclaré à la Presse canadienne le mois dernier que le gouvernement du parti Québécois n'approuverait jamais le projet de privatisation de l'Université McGill.
" D'après la Loi sur les établissements d'enseignement de niveau universitaire, la faculté devra obtenir la permission du ministère pour se privatiser ", a dit Nicolas Girard. " Si elle nous faisait cette demande, nous ne donnerions jamais notre accord. "
La faculté de droit de McGill envisage également de conclure un " contrat social " avec ses diplômés. Les anciens et anciennes seraient ainsi priés de donner jusqu'à 5 p. 100 par année de leur salaire dès l'obtention de leur grade.
Le projet de restructuration du programme de droit de l'Université McGill s'inscrit dans la foulée des dernières tendances observées dans les facultés de droit au Canada. En Ontario, où les écoles professionnelles ne sont pas réglementées, l'Université de Toronto a annoncé dernièrement qu'elle hausserait les frais de scolarité à 22 000 $ au cours des quatre prochaines années. Par ailleurs, l'Université Dalhousie a augmenté les frais de scolarité en droit de 24 p. 100.
Les observateurs craignent qu'il soit plus difficile, à l'avenir, d'avoir de l'aide juridique et de faire appel à des avocats ou avocates en droit de la famille en raison des hausses rapides des frais de scolarité.
Lors d'une manifestation contre l'augmentation des frais de scolarité à l'école de droit de l'Université Dalhousie le mois dernier, les étudiants et étudiants se sont dit préoccupés par les lourdes dettes qui les accableront à la fin de leurs études et qui les obligeront à délaisser des domaines moins lucratifs.
" J'aimerais faire carrière dans le domaine de l'aide juridique et du droit des pauvres, mais je crains que je ne pourrai pas me le permettre", a déclaré au Halifax Chronicle-Herald Laura Boswall, une étudiante de première année.
Le coût astronomique d'un grade en droit a retenu l'attention de l'Association du Barreau canadien lors de son assemblée générale annuelle cette année. Elle y a adopté une résolution dans laquelle elle condamne les récentes hausses des frais de scolarité.