En tant qu'organisme composé d'universitaires, l'ACPPU s'est constamment engagé à résoudre les litiges par la raison, la connaissance et la compréhension et non par la violence.
Lors de la conférence mondiale de l'UNESCO sur l'enseignement supérieur, tenu en 1998 à Paris, l'ACPPU a proposé une résolution, " Vers une culture de la paix ", que la délégation canadienne, le Conseil des ministres de l'Éducation, Canada, et d'autres délégués à Paris ont accueilli avec enthousiasme. La résolution avance ce qui suit :
" Attendu que, en dépit des progrès accomplis dans divers domaines scientifiques et technologiques, la société humaine continue de subir les affres incessantes de la guerre, que l'existence et la prolifération d'armes atomiques et de munitions antipersonnelles dans le monde menacent sérieusement l'humanité et le règne animal, que de nombreux pays profitent de la vente d'armes, et que l'année 2000 a été désignée Année internationale de la culture et de la paix;
" Il est résolu de demander au personnel enseignant de l'enseignement supérieur et à leurs établissements d'enseignement de contribuer, grâce à leur expertise dans diverses disciplines scientifiques et humanistes, à transformer la culture actuelle de la guerre en une culture de la paix. "
Après les événements du 11 septembre, nous avons transmis nos plus sincères condoléances aux victimes et à leurs familles et nous avons reconnu que leur peine et leur souffrance nous déchiraient le cœur. Nous avons déclaré que l'horreur des événements mettait à l'épreuve la foi en l'humanité et en la raison. Nous avons ajouté que nous devions affirmer, en cette époque tumultueuse, que nous soutenions toujours les valeurs de l'humanité et de la raison :
" Bien que nous reconnaissions que le désir de châtier par la violence soit parfois plus fort que tout, l'espoir ne s'y trouve pas. Au contraire, l'espoir se nourrit de la raison, de la connaissance et de la compréhension. C'est par l'avancement de ces principes que l'on peut bâtir un monde juste et sûr. En tant que représentante d'universitaires, l'ACPPU affirme son engagement dans cette voix vers la paix et est vouée à la poursuite de la paix. "
Or, il est fort possible que la guerre soit déclarée à l'Iraq.
Nous sommes d'avis que le Canada doit demeurer fidèle à un processus de négociation des Nations Unies avec le régime iraquien actuel. Les conséquences d'une action militaire menée par les États-Unis ou un autre pays indépendamment des Nations Unies pourraient être catastrophiques.
En vertu de la charte des Nations Unies, laquelle précise que seul le Conseil de sécurité peut autoriser la guerre sauf si un pays doit se défendre contre une attaque armée, une invasion de l'Iraq serait illégale.
L'invasion de l'Iraq peut provoquer dans ce pays une instabilité prolongée, déstabiliser le Moyen-Orient et peut-être intensifier un long conflit entre Israël et la Palestine, ainsi qu'augmenter l'attraction populaire des mouvements radicaux islamistes, ce qui accroîtrait le terrorisme aux États-Unis et ailleurs. La sécurité dans cette région et dans le monde sera probablement réduite si l'Iraq est envahi. Des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de civils Iraquiens seront peut-être tués.
Il faut que les inspecteurs en désarmement des Nations Unies puissent faire leur travail. Il en va manifestement de la paix et de la stabilité dans le monde. Il en va également de l'intérêt de tous les peuples et de toutes les nations du Moyen-Orient que les menaces de violence et d'action militaire unilatérale cessent, et que tous les efforts diplomatiques et politiques soient déployés pour mettre un terme, sans perte de vies, aux différends et aux conflits graves sévissant dans cette région.
VICTOR CATANO
Président, ACPPU