L'Université de Moncton s'oppose à l'accréditation de son personnel universitaire contractuel par le syndicat représentant le corps professoral à l'université.
En avril 2002, après une fructueuse campagne de syndicalisation, l'Association des bibliothécaires et des professeurs et professeures de l'Université de Moncton (ABPPUM) a demandé la modification de son unité de négociation pour y inclure plusieurs catégories d'universitaires contractuels.
Toutefois, dans une tentative de contrecarrer les efforts de syndicalisation, l'administration de l'université a fait part de ses objections, ce qui a entraîné le retard de la reconnaissance syndicale auprès de la Commission du travail et de l'emploi du Nouveau-Brunswick.
Selon les dirigeants de l'ABPPUM, la situation à l'Université Moncton est intenable. Ils accusent l'administration de recourir à des tactiques dures pour paralyser le processus.
" L'université s'est élevée contre l'accréditation des professeurs contractuels, notamment en prétendant qu'ils sont des entrepreneurs indépendants ", a déclaré Michèle Caron, présidente de l'ABPPUM. " Elle invoque cet argument absurde malgré le fait que des professeurs contractuels soient syndiqués en unités de négociation dans tout le pays. "
Elle a affirmé qu'une nette majorité d'universitaires contractuels souhaitent être représentés par l'ABPPUM.
Les deux parties ont comparu aux audiences de la commission en janvier et d'autres audiences sont prévues en mars.
Michèle Caron est confiante que l'association réussira sa tentative de représenter les universitaires contractuels à l'université. Elle ajoute cependant qu'elle est déçue des retards et des reports.
" D'autres universités ont pu régler des différends sur la définition de l'unité de négociation sans recourir à des audiences ", a-t-elle soutenu. " Pourtant, l'Université de Moncton paralyse nos efforts de syndicalisation. "
Elle fait remarquer une tendance troublante dans l'attitude de l'administration à l'endroit de l'association. " Le manège à la Commission du travail et de l'emploi, notre longue grève en 2000 et la tentative de l'administration de nous forcer à retourner au travail au moyen d'une loi me laissent songeuse : est-ce de l'antisyndicalisme? "
Le syndicat des professeurs et l'université entameront des négociations collectives bientôt.
" Ce genre de comportement ne présage rien de bon pour les relations de travail à l'Université de Moncton ", conclut Mme Caron.