Le professeur Sami Al-Arian, de l'University of South Florida, ainsi que sept autres personnes, font l'objet de 50 chefs d'accusation pour avoir appuyé et financé un groupe terroriste palestinien et pour lui avoir relayé des messages.
Ces hommes sont accusés d'être membres du Jihad islamiste, un groupe palestinien que les États-Unis qualifient d'organisme terroriste.
En annonçant les chefs d'accusation, le procureur général John Ashcroft a déclaré : " Nous avons un message clair pour eux et pour d'autres personnes comme eux : Nous ne faisons aucune différence entre ceux qui accomplissent des actes terroristes et ceux qui financent, gèrent ou supervisent des organismes terroristes. "
La rectrice de l'USF, Judy Genshaft, a congédié M. Al-Arian une semaine après son arrestation.
Sami Al-Arian, qui fait la grève de la faim depuis son emprisonnement le 20 février, nie avoir des liens avec des terroristes.
" Tout ça, c'est de la politique ", a-t-il déclaré aux journalistes après son arrestation à Tampa.
L'United Faculty of Florida, le syndicat du corps professoral de l'USF, a fait une déclaration rappelant à la population le droit d'un accusé d'être présumé innocent jusqu'à preuve du contraire.
Le syndicat a ajouté qu'il continuerait de défendre les droits de Sami Al-Arian liés à son emploi à l'université.
M. Al-Arian, originaire du Koweït, vit aux États-Unis depuis 1975. Il a fait ses études à la Southern Illinois University et à la North Carolina State University. Professeur de science informatique à l'USF depuis 1986, il a remporté plusieurs prix d'enseignement et a publié plus de 50 articles.
Militant communautaire reconnu, il a fondé une école musulmane et un centre communautaire. Pendant les années 1980 et au début des années 1990, il a aidé à la mise sur pied du groupe Islamic Concern Project, décrit comme une œuvre de bienfaisance vouée aux questions musulmanes.
Pendant plus de dix ans, le FBI avait minutieusement enquêté sur le cas de Sami Al-Arian sans toutefois trouver de motifs d'accusation.