Les efforts des Américains pour inclure les services éducatifs dans les négociations commerciales en cours ont connu un sérieux reculle mois dernier lorsque la Commission européenne a annoncé qu'elle écartait tout engagement immédiat en faveur de la libéralisation des services d'enseignement postsecondaire.
Le commissaire au commerce de l'Union européenne, Pascal Lamy, a déclaré que cette décision avait été prise de crainte que l'inclusion de l'éducation dans l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) finisse par entraîner l'élimination des subventions et des subsides publics aux universités et aux collèges.
La position de l'Union européenne " garantit, dans le même temps, la préservation des services d'intérêts collectifs (...), tels l'éducation et la santé ", a déclaré M. Lamy.
Selon le directeur de la politique officielle et des communications de l'ACPPU, David Robinson, la décision de l'Union européenne est une victoire pour les enseignants et autres travailleurs de l'éducation inquiets des effets de la libéralisation du commerce. " Les États-Unis cherchent énergiquement à inclure l'éducation dans les négociations de l'AGCS ", a affirmé M. Robinson. " Si l'Union européenne avait appuyé la même position, le Canada et d'autres pays plus petits auraient été pressés de prendre des engagements qu'il aurait été beaucoup plus difficile de retirer ensuite. Nous verrons probablement maintenant plus de pays se rallier au fait que l'éducation est un service public qui ne devrait pas être assujetti aux règles du commerce international. "
Malgré la déclaration de l'Union européenne, nombre de pays parmi les 19 membres ont demandé que les services éducatifs fassent partie des négociations de l'AGCS. Outre les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande veulent également une plus grande libéralisation dans ce secteur.