Des professeures demandent une enquête spéciale
Huit professeures demandent à la Commission canadienne des droits de la personne de mener une enquête spéciale sur des allégations voulant que le Programme de chaires de recherches du Canada soit discriminatoire à l'égard des universitaires membres des groupes protégés nommés dans la Loi canadienne sur les droits de la personne.
La plainte en matière de droits de la personne considère le programme comme un projet fédéral du ministère de l'Industrie et, à ce titre, " le programme, la gestion et la répartition des deniers fédéraux destinés à ce projet de recherches relèvent de la Loi canadienne sur les droits de la personne ", a soutenu le groupe dans son mémoire du 13 février.
" La répartition des deniers fédéraux par l'entremise du Programme de chaires de recherches doit donc respecter les obligations de la Loi. La structure et les résultats de ce service public doivent donc se conformer à la Loi. "
Les huit chercheures provenant d'universités à la grandeur du pays ont demandé la tenue d'une enquête au lieu de déposer une plainte officielle à cause du temps que l'enquête d'une plainte en matière de discrimination systémique requiert, de son coût et de sa complexité. Si la commission refuse d'acquiescer à sa demande, le groupe déposera une plainte officielle en vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne contre Industrie Canada.
Les plaignantes sont : Marjorie Griffin Cohen, science politique et études féministes, Université Simon Fraser; Louise Forsyth, études féministes et sur les différences sexuelles, Université de Saskatchewan; Glenis Joyce, études féministes/éducation permanente, Université de Saskatchewan; Audrey Kobayashi, géographie et études féministes, Université Queen's; Shree Mulay, directrice du Centre de recherche et d'enseignement sur les femmes de l'Université McGill; Michèle Ollivier, sociologie, Université d'Ottawa; Susan Prentice, sociologie, Université du Manitoba; et Wendy Robbins, anglais et études féministes, Université du Nouveau-Brunswick.
En 2000, le gouvernement fédéral a lancé son Programme de chaires de recherches du Canada, au coût de 900 millions de dollars, en vue de créer 2 000 chaires de recherches dans les universités canadiennes.
L'effet négatif sur les groupes protégés du programme a commencé a suscité des préoccupations lorsqu'on a révélé que seulement 15 p. 100 des chaires avaient été attribuées à des femmes en 2001.
Depuis, l'ACPPU a appris que les CRC ne conservent pas de statistiques, sauf sur les sexes, sur l'attribution des chaires aux membres des groupes protégés et n'exigent pas des universités d'en tenir.
Le texte intégral de la demande à la Commission canadienne des droits de la personne se trouve à l'adresse
www.caut.ca/ english/issues/equity/crccomplaintletter.asp.