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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2003

Le revenu familial : un obstacle aux études superieures?

Selon une enquête que Statistique Canada a rendu publique le mois dernier, les familles canadiennes occupant les échelons socio-économiques inférieurs sont beaucoup moins susceptibles de participer à des études postsecondaires.

La première Enquête sur la participation aux études postsecondaires révèle que le revenu familial des jeunes Canadiens est un des principaux facteurs qui influencent leur décision d'entreprendre des études postsecondaires.

L'enquête, qui a été effectuée auprès de 5 000 jeunes Canadiens, constate que les jeunes appartenant à une famille à haut revenu sont plus susceptibles de poursuivre des études après le secondaire. Près de 83 % des jeunes de 18 à 24 ans appartenant à une famille dont les revenus d'emploi dépassent 80 000 $ ont déclaré avoir entrepris des études postsecondaires.

Par comparaison, 67 % seulement des jeunes appartenant à une famille dont les gains se situent entre 55 000 $ et 80 000 $ avaient entrepris certaines études après le secondaire. Ce pourcentage chute à 55 % lorsque le revenu familial est estimé à moins de 55 000 $.

" Le coût initial de l'enseignement postsecondaire est, de toute évidence, un obstacle insurmontable pour des milliers de familles canadiennes ", a déclaré Ian Boyko, président national de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.

" À moins de mettre en oeuvre un système national de bourses accordées suivant les besoins et de réduire considérablement les droits de scolarité, notre système public d'enseignement supérieur deviendra chaque année plus élitiste. "

L'enquête constate d'autre part que les étudiants en général ont dépensé plus de 11 000 $ pour une année universitaire de huit mois en 2001-2002.

Le montant total médian dépensé par les étudiants d'université à temps plein - le point où la moitié des étudiants a dépensé plus et l'autre moitié a dépensé moins - se chiffrait à 11 200 $. Ce montant comprend les droits et les frais de scolarité, les livres ainsi que les dépenses n'ayant pas trait aux études, comme l'hébergement, l'alimentation, les vêtements et le transport.

Les prêts étudiants du gouvernement sont venus en aide à 26 % des étudiants à temps plein, tandis que 16 % environ ont emprunté à leurs parents, à un conjoint ou à un autre membre de leur famille et que 14 % ont emprunté dans une banque ou se sont servis d'une marge de crédit bancaire pour financer leurs études.

Les résultats de l'enquête indiquent également que les jeunes ayant fait des économies étaient plus susceptibles d'avoir entrepris certaines études postsecondaires. Environ 80 % des jeunes qui ont mis de l'argent de côté par eux-mêmes se sont inscrits à des études postsecondaires, contre 70 % de ceux dont les économies ont été faites par d'autres sources.

Le rapport Accès, persévérance et financement : premiers résultats de l'Enquête sur la participation aux études postsecondaires est disponible auprès de Statistique Canada à l'adresse :
www.statcan.ca/francais/IPS/Data/81-595-MIF2003007.htm.