Selon une étude pilote réalisée par Statistique Canada, une multitude de nouveaux diplômés au niveau du doctorat quittent le pays.
Un nombre important de titulaires de doctorat de l'Université de Toronto et de l'Université de Montréal s'en vont aux États-Unis - pays qui compte déjà un grand nombre de Canadiens expatriés - pour y trouver de l'emploi ou poursuivre leurs études ou leurs recherches.
" Le Canada continue de voir partir ses travailleurs du savoir parce que les gouvernements fédéral et provinciaux n'investissent pas suffisamment d'argent dans le renouvellement universitaire ", déclare Andrea Rounce, présidente du Caucus national des 2e et 3e cycles de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.
Selon Mme Rounce, diplômée en sciences politiques de l'Université Carleton, les débouchés sont limités du fait que les universités remplacent les postes de professeurs permanents par des postes à contrat de courte durée et très peu rémunérés.
" Aujourd'hui, les diplômés de 2e et 3e cycles qui trouvent du travail au sein des universités ne bénéficient d'aucune sécurité ", de poursuivre Mme Rounce. " Ils trouvent des emplois temporaires, mal rémunérés, ils sont surmenés, ils travaillent dans des installations de recherche inadéquates et ils ne peuvent pas se perfectionner. "
Et elle soutient qu'il n'existe qu'une seule solution au problème : les gouvernements doivent prendre des mesures pour améliorer la situation de la communauté universitaire.
L'Enquête auprès des titulaires d'un doctorat, envoyée à près de 800 diplômés du 3e cycle des deux universités, a recueilli des données sur le cheminement postsecondaire des diplômés, leurs sources de financement, leur domaine d'études et leurs projets immédiats.
L'analyse des projets immédiats montre que près de 30 % des répondants allaient quitter le pays. La plupart avaient trouvé du travail aux États-Unis, tandis que 11 % d'entre eux allaient tenter leur chance dans un autre pays.
L'étude pilote a été menée par Statistique Canada de novembre 2002 à juin 2003. Le taux de réponse des deux universités participantes est de 62,4 %.
L'an prochain, Statistique Canada recueillera les données d'une quarantaine d'établissements canadiens qui décernent des diplômes de doctorat.