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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

décembre 2003

Quelle est la réalité de la situation des femmes universitaires contractuelles?

Mythe : La majorité des universitaires contractuels sont des femmes.

Réalité : Les femmes et les hommes occupent presque le même nombre de postes de contractuels dans les universités.


Selon une enquête réalisée de 1990 à 1992 auprès de 20 universités canadiennes, les taux de représentation des hommes et des femmes dans la catégorie des universitaires contractuels rémunérés selon la charge de cours sont presque identiques (Rajagopal, 2002). De même, selon un rapport 2001- 2002 de Statistique Canada, les femmes occupent presque la moitié des postes de durée limitée qui ne mènent pas à la permanence dans les universités et collèges (ACPPU, 2003).

Il existe toutefois des différences de revenu importantes. Selon Rajagopal, le salaire annuel moyen des femmes universitaires à temps partiel varie entre 30 000 $ et 39 000 $, tandis que celui des hommes va de 50 000 $ à 59 000 $. Cet écart se constate malgré une charge de travail plus élevée chez les femmes universitaires contractuelles - 33 % d'entre elles donnent trois cours et plus contre 27 % en moyenne chez les hommes. Et parce que les professeures à temps partiel enseignent plus que leurs collègues masculins, elles ont moins de temps à consacrer à la recherche, ce qui nuit à leur compétitivité lorsque vient le temps de postuler pour des postes à temps plein qui mènent à la permanence.

On dénote aussi des écarts entre le nombre d'hommes et le nombre de femmes universitaires contractuels qui enseignent dans diverses disciplines. Par exemple, les facultés comme la santé et les sciences humaines comptent une plus grande proportion de femmes (57 % et 54 %), alors que les facultés de droit, d'administration des affaires et des sciences appliquées dénombrent moins de femmes à temps partiel (24,7 %, 23,9 % et 18,6 %) (Rajagopal). Ce n'est pas vraiment un hasard si les sciences de la santé et les sciences humaines sont aussi des facultés qui reçoivent moins de financement de l'extérieur que celles où les hommes universitaires sont surreprésentés.

En outre, les femmes se retrouvent plus nombreuses dans les postes d'universitaires contractuels que dans les postes permanents ou menant à la permanence. Les femmes détiennent seulement 40 % des postes menant à la permanence et seulement 25 % des postes de professeurs titularisés.

Article soumis par le Comité sur le personnel universitaire contractuel de l'ACPPU.

Références :
ACPPU. Almanach de l'enseignement postsecondaire au Canada de l'ACPPU, 2003.
Rajagopal, I. Hidden Academics: Contract Faculty in Canadian Universities, Toronto, University of Toronto Press, 2002.