Selon un sondage d'opinion commandé par l'ACPPU, près de sept Canadiens sur dix estiment que le niveau élevé des droits de scolarité empêche les gens qualifiés de faire des études universitaires ou collégiales.
Le sondage, dont les résultats ont été rendus publics le mois dernier, constate que 68 % des répondants conviennent que les droits de scolarité ont un effet dissuasif, tandis que 16 % seulement pensent le contraire. Dans les provinces de l'Atlantique, près de 80 % des répondants se disent préoccupés par les incidences des frais sur l'accès à l'enseignement postsecondaire.
Tous les éléments de l'éventail politique sont préoccupés par la hausse des frais : plus de la moitié des partisans libéraux, conservateurs, alliancistes et néo-démocrates sont fermement d'accord pour dire que les frais découragent les Canadiens qualifiés de poursuivre des études universitaires ou collégiales. Les partisans du Bloc Québécois se disent moins préoccupés, du fait, probablement, qu'au Québec les frais de scolarité sont gelés et demeurent les moins élevés au pays.
" Le niveau des frais de scolarité représente la question clé pour les Canadiens lorsqu'il s'agit d'évaluer l'état de l'enseignement postsecondaire au pays ", déclare le président de l'ACPPU, Vic Catano. " C'est une question qui touche de plus en plus de familles à leur point névralgique - le portefeuille.
À mesure que les frais continuent d'augmenter, les Canadiens sont de plus en plus mécontents de la manière dont les gouvernements fédéral et provinciaux s'occupent de l'enseignement postsecondaire.
Lorsqu'on demande aux Canadiens d'évaluer la façon dont le gouvernement fédéral s'assure que tous les Canadiens admissibles ont accès à un enseignement postsecondaire de qualité, près de quatre Canadiens sur dix répondent qu'Ottawa n'a pas fait un bon travail. Moins de 2 % lui accorde la cote excellente.
Lorsqu'on demande aux Canadiens d'évaluer le rendement des gouvernements provinciaux en matière d'enseignement postsecondaire, plus du tiers des répondants (40 %) des provinces de l'Atlantique, de l'Ontario et de l'Alberta donnent une mauvaise note à leur province. Plus de la moitié des répondants de la Colombie-Britannique croient que leur gouvernement provincial n'a pas bien fait son travail de promotion de l'accès aux universités et aux collèges.
" C'est une question que les politiciens de toute attache ne peuvent laisser de côté plus longtemps ", d'affirmer M. Catano.
Les critiques dirigées contre la performance du gouvernement fédéral dans le domaine de l'enseignement postsecondaire sont encore plus sévères chez les partisans libéraux, plus du tiers desquels sont d'avis que le gouvernement fédéral ne fait pas un bon travail.
Le sondage mené par le Centre de recherche Décima du 17 au 26 octobre, juste avant l'annonce de la fusion du Parti conservateur et de l'Alliance nationale, révèle que si des élections fédérales avaient eu lieu en octobre, les Libéraux auraient facilement remporté leur quatrième victoire consécutive. À l'échelle nationale, les Libéraux recueillent l'appui de près de 52 % des électeurs, loin devant les Conservateurs qui occupent la deuxième place avec 16 % des voix. Le Parti néo-démocrate récolte 12 % des voix, tandis que l'Alliance nationale doit se contenter de 8 % de l'appui des Canadiens.
Les Libéraux mènent actuellement dans toutes les régions du pays et prennent les devants dans les provinces de l'Atlantique (46 %), au Québec (52 %), en Ontario (60 %) et en Colombie-Britannique (47 %). En Alberta, les Libéraux recueillent 35 % de l'appui des électeurs, cinq points devant l'Alliance, tandis qu'en Saskatchewan et au Manitoba les Libéraux, avec 37 % des voix, devancent par neuf points les Néo-démocrates en deuxième place.
Le sondage révèle également que l'enseignement postsecondaire devrait compter parmi les grands enjeux des élections généralement prévues pour le printemps prochain.
Le tiers des Canadiens a l'intention de voter pour le parti qui propose le meilleur programme d'amélioration des soins de santé, suivi de 20 % pour le parti qui compte réduire le chômage et la pauvreté et de 11 % pour le parti dont l'enjeu des élections tournera autour de la réduction des impôts.
Cependant, lorsqu'on demande aux Canadiens de déterminer le deuxième enjeu des élections, environ 15 % d'entre eux choisissent l'amélioration de l'enseignement postsecondaire.
" Cela indique que bon nombre des Canadiens préoccupés par l'état des soins de santé se soucient également de la situation des universités et des collèges ", soutient M. Catano. " Je crois que l'ACPPU et les associations locales auront un rôle important à jouer dans les prochaines élections pour s'assurer que l'enseignement postsecondaire représente un des grands thèmes de la campagne. "
Les résultats du sondage Décima se fondent sur un sondage téléphonique effectué auprès de 2 000 adultes à la grandeur du pays et sont considérés comme exacts 19 fois sur 20, avec une marge d'erreur de ±2.2 %.