Selon une nouvelle étude publiée en avril par Statistique Canada, la hausse des frais de scolarité a provoqué l'alourdissement de la dette des étudiants au cours des dernières années.
En moyenne, les bacheliers avaient une dette totale de 20 000 $ en 2000, alors que les diplômés collégiaux devaient presque 13 000 $. C'est là une augmentation énorme par rapport aux résultats d'il y a cinq ans seulement.
" Les bacheliers de la promotion de 2000 devaient environ 30 % de plus que les diplômés de la promotion de 1995 et 76 % de plus que les diplômés de la promotion de 1990 (en dollars constants de 2000) ", conclut le rapport. " Les diplômés de collèges ayant cumulé une dette d'études constituée de prêts étudiants du gouvernement devaient 21 % de plus que ceux de 1995 et 76 % de plus que ceux de 1990. "
La majeure partie des dettes d'études provenait des programmes gouvernementaux de prêts étudiants. À la fin de leurs études, 41 % des diplômés collégiaux et 45 % des détenteurs d'un baccalauréat avaient contracté une dette auprès des programmes de prêts étudiants du gouvernement.
Les groupes d'étudiantes et d'étudiants rejettent carrément sur les gouvernements la responsabilité de la hausse rapide de l'endettement des étudiants.
" Paul Martin a exacerbé ce problème lors du récent budget fédéral en augmentant les limites de prêts pour la tranche de la population étudiante qui est déjà la plus endettée ", selon Ian Boyko, président national de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. " Ce dont les étudiantes et les étudiants les plus endettés ont réellement besoin sont des bourses d'études, et non d'autres prêts. "
Dans son étude, Statistique Canada constate également qu'un diplômé sur quatre a de la difficulté à rembourser ses prêts étudiants.
" Les deux paliers du gouvernement partagent la responsabilité de cette tendance alarmante ", déclare Ian Boyko, " Les compressions de financement fédéral et les droits de scolarité qui montent en flèche sont en train d'endetter toute une génération "
Toujours selon M. Boyko, la tendance à un endettement étudiant croissant peut être renversée par des réductions graduelles des droits de scolarité et par l'introduction d'un système complet de bourses d'études accordées en fonction des besoins.