C'est avec soulagement que les étudiants de la Simon Fraser University (SFU) ont accueilli la décision de l'université de prendre ses distances vis-à-vis du nouveau programme controversé de prêts privés.
La société FirstStudentLoan (FSL), basée à Toronto et à Vancouver, avait pris contact avec les dirigeants de la SFU plus tôt cette année pour leur proposer un projet visant à accorder presque instantanément aux étudiants admissibles des prêts de crédit pouvant aller jusqu'à 25 000 $ par an.
L'université, cependant, préoccupée par l'accès facile aux prêts, les taux d'intérêt élevés et les primes de risque associé imposées aux étudiants, a annoncé récemment qu'elle mettait fin à ses discussions avec FSL.
Chris Giacomantonio, président de la Simon Fraser Student Society, a déclaré que FirstStudent Loan " n'a rien à offrir aux étudiants sinon un endettement écrasant et des taux d'intérêt punitifs ".
" Nous sommes heureux que l'administration ait tenu compte des inquiétudes des étudiants et ait pris la bonne décision sur cette question ", ajoute-t-il.
Si la SFU n'envisage pas à court terme d'instaurer sur son campus un programme de prêts privés à but lucratif, l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) poursuit en partenariat avec FSL un projet pilote qui amènerait l'université à mettre sur la table un montant non dévoilé en guise de garantie des prêts privés consentis aux étudiants.
Davis Fleming-Saraceno, agent des relations extérieures de la Simon Fraser Student Society, craint que les démarches de la UBC ne créent un " effet domino " et que d'autres universités et collèges canadiens ne soient déjà en train de négocier discrètement des accords avec FSL.
" Même si les pressions des étudiants et la décision responsable de l'administration de l'université ont mis un frein à l'arrivée de FirstStudentLoan sur le campus de la SFU, la privatisation de la dette étudiante demeure une menace réelle au Canada ", déclare M. Fleming-Saraceno.
Selon lui, si la SFU avait accepté la proposition de FSL, la dette étudiante aurait explosé.
Et de conclure M. Fleming-Saraceno : " Les prêts privés n'aident aucunement les étudiants, ils ne font qu'alourdir leur dette et motiver la hausse des droits de scolarité. Ce dont les étudiants ont besoin, ce sont des bourses et des réductions des droits de scolarité, non pas davantage de prêts. "