Un groupe de travail chargé d'enquêter sur le recrutement et la fidélisation des professeurs dans les universités canadiennes affirme que les administrateurs doivent déployer plus d'efforts pour attirer et fidéliser de nouveaux universitaires.
Créé il y a trois ans par la Fédération canadienne des sciences humaines, le groupe de travail estime qu'un nombre trop élevé de nouveaux professeurs d'université ne reçoivent pas l'appui dont ils ont besoin au cours des deux premières années critiques de leur carrière.
" Si les nouveaux universitaires se réjouissent des possibilités de perfectionnement professionnel et personnel qui sont rattachées aux postes conduisant à la permanence, bon nombre également éprouvent souvent des sentiments de désaffection, d'inquiétude et de frustration - sentiments qui ne sont pas toujours pris en charge efficacement par les pratiques courantes en milieu institutionnel ", conclut le groupe de travail.
Pour aider les universités à régler ce problème, le groupe de travail formule des recommandations et publie un manuel des pratiques exemplaires qui répondent aux besoins des nouveaux universitaires.
" Tous les départements, facultés, syndicats et administrations prennent à l'heure actuelle diverses mesures utiles qui favorisent l'établissement d'une communauté d'universitaires, et notre manuel est une compilation de pratiques éprouvées qui sont déjà en place dans de nombreuses institutions au pays ", dit Patricia Demers, professeure d'anglais à l'Université de l'Alberta et présidente du groupe de travail.
Pour venir en aide aux étudiants diplômés qui deviendront membres du corps professoral, le groupe de travail recommande que les départements, facultés et administrations établissent des programmes d'encadrement qui aideront les nouveaux professeurs à s'orienter dans le " labyrinthe des attentes et des demandes des établissements ".
De plus, le modèle proposé par le groupe de travail commande aux administrateurs d'adopter des pratiques veillant à ce que l'enseignement et la prestation de services soient répartis de façon juste et équitable et à ce que les professeurs en début de carrière soient pleinement informés de leur progression vers la permanence.
" Selon des observations empiriques, les nouveaux universitaires trouvent le processus de permanence extrêmement stressant ", soutient le groupe de travail. " Ils font valoir qu'une grande partie de ce stress découle du fait qu'ils reçoivent souvent des informations contradictoires, et éminemment politiques, sur le processus en provenance de diverses sources. "
Le groupe de travail soutient également que les universitaires qui occupent des postes contractuels devraient être considérés sur un pied d'égalité avec ceux qui occupent des postes conduisant à la permanence.
" Dans plusieurs disciplines, les professeurs contractuels sont responsables de près de 50 % de l'enseignement au niveau du baccalauréat ", observe le groupe de travail. " Leur travail dans notre département est, dans bon nombre de cas, indispensable. Compte tenu du niveau d'engagement envers leur profession et leur carrière universitaire et compte tenu de leur contribution à nos communautés intellectuelles, les nouveaux professeurs embauchés temporairement sous contrat doivent être accueillis dans le milieu universitaire avec le même enthousiasme et le même appui que les nouveaux professeurs permanents.
Le manuel de la FCSH, The Academy as Community, sera bientôt disponible à l'adresse www.fedcan.ca.