L'ACPPU a annoncé le lancement en novembre d'une campagne nationale pour mettre au jour les dangers cachés que fait courir aux étudiants et au personnel l'exposition à l'amiante dans les établissements des quatre coins du pays.
« L'amiante est une substance très dangereuse qui est totalement interdite dans 31 pays, qui l'est en partie au Canada et qui figure parmi les substances désignées en vertu de la législation sur la santé et la sécurité dans l'ensemble des administrations canadiennes », souligne James Turk, directeur général de l'ACPPU. « Malheureusement, l'amiante est présent dans une large mesure dans les bâtiments des universités et des collèges qui ont été construits avant le milieu des années 1970. »
L'amiante servait de matériau bon marché et utile, à la fois ignifuge, insonorisant et thermo-isolant et était utilisé dans la fabrication des carreaux de plafond et des revêtements de sol.
« La présence de l'amiante sur nos campus comporte de sérieux risques car ce matériau s'effrite avec le temps et se propage dans l'air là où sont réalisés des travaux de construction et de rénovation », prévient M. Turk. « Les fibres indestructibles s'imprègnent dans le tissu des poumons et de l'estomac par la respiration et l'ingestion et s'installent à demeure, les fonctions corporelles normales ne parvenant pas à les éliminer. L'accumulation des fibres peut engendrer plusieurs maladies mortelles. »
L'ACPPU a amorcé sa campagne nationale d'information sur l'amiante après que deux professeurs de l'Université du Manitoba sont décédés du mésothéliome, une forme rare de cancer de la plèvre causé exclusivement par l'exposition à l'amiante.
« La campagne vise à sensibiliser notre collectivité aux dangers de l'amiante et à faire en sorte que les collèges et les universités satisfassent aux obligations légales qui leur sont faites d'évaluer les risques et d'élaborer un plan de désamiantage », déclare M. Turk.
L'ACPPU distribue à toutes ses associations membres une trousse complète de documentation pour les aider à faire face au problème sur leur campus. Elle leur fournit également des conseils éclairés et de la formation pour les comités mixtes de santé et de sécurité, les comités de direction et l'ensemble des membres.
À l'échelle nationale, l'ACPPU coordonne ses travaux avec les unités de santé et de sécurité des syndicats nationaux qui représentent également le personnel des collèges et des universités. L'ACPPU demande au gouvernement fédéral, qui a défendu activement l'utilisation et l'exportation de l'amiante pendant de nombreuses années, d'établir un fonds spécial pour aider les universités et les collèges à absorber les frais considérables de désamiantage.