Les efforts en vue d'établir une série mondiale de lignes directrices régissant l'assurance de la qualité dans le secteur de l'enseignement supérieur transfrontières se sont heurtés à un obstacle le mois dernier lorsque la dernière réunion de rédaction s'est terminée par de profondes divisions entre les principaux intervenants.
Selon l'OCDE et l'UNESCO - les deux organismes qui ont lancé cette initiative l'an dernier - le projet a été créé en réponse à la prolifération des établissements d'enseignement privés et en ligne de qualité douteuse qui sont exploités à l'échelle mondiale.
Cependant, des associations de professeurs et d'autres parties ont critiqué les premières ébauches des lignes directrices parce qu'elles faisaient fi du personnel académique et qu'elles encourageaient la privatisation de l'enseignement supérieur.
« La première version s'attardait sur la nécessité pour les pays de reconnaître et d'accréditer les fournisseurs à but lucratif », indique David Robinson, directeur général associé de l'ACPPU. « Mais on n'y faisait aucunement mention des droits des employés et on passait sous silence l'importance capitale de la liberté académique dans l'assurance de la qualité de l'enseignement et de la recherche. »
Selon M. Robinson, les dispositions sur la liberté académique et les droits en matière d'emploi se sont renforcées dans la deuxième version des lignes directrices, mais elles ont été considérablement affaiblies à la demande des États-Unis, à la toute fin de la réunion de rédaction du mois dernier.
Ce recul a soulevé un déchaînement de protestations parmi plusieurs délégations pour qui les dernières modifications étaient inacceptables.
« Il n'a jamais été proposé de quelque façon que ce soit, au cours des séances plénières et des ateliers, de modifier la section sur le personnel académique », signale Monique Foulihoux, coordonnatrice de l'enseignement supérieur à l'Internationale de l'Éducation. « Tout le travail a été effectué en coulisse d'une manière très peu démocratique. »
Étant donné l'absence de consensus qui a marqué la fin de la réunion, M. Robinson juge improbable que le délai d'adoption des lignes directrices fixé pour la fin de l'année soit respecté.