À la demande de l'Association des professeurs de l'Université York, l'ACPPU a nommé un comité spécial d'enquête chargé d'examiner de présumées menaces à la liberté d'expression et à la liberté académique ainsi que de présumées pratiques de gouvernance illégitimes au sein de l'université.
Le comité est formé de Rebecca Coulter, professeure agrégée d'éducation à l'Université de Western Ontario, et de Kenneth Field, responsable des services d'accès à la bibliothèque Bata de l'Université Trent.
Ce comité a pour mandat de déterminer si les droits à la liberté d'expression et à la liberté académique ont été menacés ou violés, et s'il y a eu des pratiques de gouvernance illégitimes. Il doit formuler également des recommandations sur la résolution des problèmes qu'auront constatés les enquêteurs.
Les inquiétudes au sujet de la liberté d'expression au sein de l'Université York ont pris de l'ampleur en janvier dernier après que la police de Toronto eut recours à la violence pour mettre fin à une manifestation pacifique des étudiants. Résultat : cinq manifestants sont arrêtés et un étudiant est hospitalisé. Les mesures prises par l'administration ont été condamnées par le sénat de l'Université York, l'association des professeurs, la Fédération des étudiantes et étudiants de York, l'Association des étudiantes et étudiants de 2e et 3e cycles de l'Université York et la section locale 3903 du SCFP, qui représente les assistants à l'enseignement et le personnel académique contractuel.
En 2004, l'université avait également attiré l'attention nationale lorsque la recteure de l'Université York, Lorna Marsden, avait imposé une suspension de trois ans à Daniel Freeman-Maloy en plus de lui interdire l'accès au campus parce qu'il avait fait du bruit excessif lors de deux manifestations de protestation à Vari Hall. La recteure avait mis fin à la suspension après que la Cour supérieure eut ouvert la voie à une révision judiciaire de sa décision.
Les représentants de l'association des professeurs ont également exprimé leurs inquiétudes relativement à la politique d'utilisation temporaire de l'espace universitaire présentée par le Bureau des gouverneurs en août 2004. Cette politique interdit la tenue d'événements dans les lieux de rassemblement traditionnels et exige un préavis d'au moins 30 jours pour la réservation d'autres emplacements au sein de l'université.
En outre, certains membres du corps professoral de l'Université York ont fait part à l'ACPPU de leurs préoccupations au sujet des mesures prises par l'administration qui leur semblent porter atteinte à leur liberté académique.
Selon le directeur général de l'ACPPU, James Turk, le comité commencera ses travaux au cours des prochaines semaines et espère rencontrer dans un premier temps des représentants de l'université et de l'association de professeurs, ainsi que d'autres membres de la communauté universitaire de York pouvant l'aider dans le cadre de cette enquête.