Une motion de censure a été déposée à l'endroit du nouveau Collège universitaire du Nord (CUN) établi au Manitoba. Invoquant le défaut du gouvernement manitobain et du conseil d'administration intérimaire du CUN de mettre en oeuvre des dispositions qui garantissent au personnel académique du collège les droits à la liberté académique, à la permanence et à une véritable direction collégiale, le Conseil de l'ACPPU a décidé, par suite d'un vote unanime pris à son assemblée du 29 avril, d'imposer une motion de censure lors de son assemblée de novembre 2005 à moins que des mesures satisfaisantes ne soient prises pour réparer ces omissions.
« Nous avons amorcé, au début de 2002, les discussions avec les responsables du gouvernement du Manitoba sur ce qu'ils ont l'intention de faire pour redresser la situation du nouvel établissement », déclare James Turk, directeur général de l'ACPPU. « Nous n'avons cessé d'insister sur la nécessité d'assurer la liberté académique et la permanence et de mettre en place une direction collégiale chargée de prendre les décisions concernant l'orientation générale et la politique d'éducation du collège. Malheureusement, aucune disposition n'a été prise à cet effet. »
M. Turk a bon espoir que le conseil intérimaire du CUN entamera des discussions avec l'ACPPU et son homologue provincial, la Manitoba Organization of Faculty Associations, en vue d'adopter des politiques visant à protéger la liberté académique et à prévoir, comme il est courant dans la plupart des universités canadiennes, des clauses sur la permanence qui s'appuient sur des dispositions traitant de l'éventualité d'une nécessité financière et d'un excédent de personnel.
« La pierre d'achoppement dans le règlement de cette question est le refus du gouvernement de conférer à l'établissement les pouvoirs d'une direction collégiale équivalents à ceux dont sont investis les sénats des autres universités manitobaines », explique M. Turk. « De plus, la Loi sur le Collège universitaire du Nord habilite le ministre responsable de l'enseignement supérieur à donner des directives sur les programmes devant être offerts au collège. Il s'avère qu'il faudra nécessairement apporter des modifications législatives pour remédier à ces lacunes. »
L'ACPPU a demandé de rencontrer le recteur et le président du conseil du CUN ainsi que la ministre de l'enseignement supérieur et de la formation, Diane McGifford, et ses fonctionnaires afin de déterminer si la situation peut être redressée de façon satisfaisante.
« Le CUN pourrait être un établissement d'enseignement par excellence pour les résidents du nord du Manitoba », soutient Loretta Czernis, présidente de l'ACPPU. « Mais, suivant les modalités actuelles, le collège aura de la difficulté à recruter et à fidéliser d'excellents employés et, par conséquent, à offrir des programmes de grande qualité que méritent les Manitobains du Nord et la collectivité autochtone et auxquels ils sont en droit de s'attendre de la part d'un tel établissement. »
Le CUN, dont les principaux campus se trouvent à Thompson et Le Pas, procède à l'heure actuelle à l'embauche de son personnel et prévoit de lancer son programme universitaire de « l'an un » en septembre 2005. Le personnel et les programmes de l'ancien Collège communautaire de Keewatin ont été intégrés au CUN.