Les délégués qui participaient le mois dernier à la réunion du Conseil de l'ACPPU ont condamné l'administration de l'Université Carleton pour le traitement sévère qu'elle avait réservé aux organisations étudiantes.
Carole Saab, présidente de l'association étudiante de cette université, a déclaré aux délégués présents à Ottawa le 29 avril que l'administration avait tenté de les expulser des locaux loués par les étudiants et dont l'université souhaite s'approprier.
Ces locaux, pour lesquels l'organisation étudiante verse un loyer annuel de 600 000 $, comprend le centre destiné aux étudiants étrangers, le pub des étudiants et la cour, ainsi que le Baker Lounge, le lieu de rencontre principal exploité par les étudiants et utilisé par plus de 150 organisations étudiantes à Carleton.
Mme Saab a décrit la façon dont l'université a fait appel à une équipe de construction à 4 h après que la médiation eut échoué la veille et appelé la police pour extirper les leaders étudiants qui tentaient de les empêcher de travailler jusqu'à ce que le tribunal puisse entendre leur objection à l'expulsion. Elle a décrit aux délégués la façon dont, quelques jours plus tard, le recteur de Carleton était intervenu pour empêcher les étudiants de présenter un compromis au conseil d'administration de l'université et dont l'université a fait arrêter ensuite des étudiants dans la cour du pub pour intrusion, alors que les travailleurs de la construction bloquaient les portes de sortie pour éviter que d'autres étudiants ne puissent rejoindre leurs collègues.
Loretta Czernis, présidente de l'ACPPU, déclare n'avoir jamais eu vent d'une université qui traitait ses organisations étudiantes de cette façon. « L'administration a persuadé le conseil d'administration de refuser de permettre aux étudiants de présenter une proposition de compromis afin de résoudre la question. Elle a fait appel à des travailleurs de la construction au beau milieu de la nuit pour entreprendre la démolition. Elle s'est organisée à plusieurs reprises pour faire arrêter les leaders étudiants pour être entrés sans autorisation dans les locaux que l'organisation étudiante avait loués ... De telles mesures constituent une honte », de dire Mme Czernis. « Si les parties ne pouvaient s'entendre, on aurait dû soumettre la question aux tribunaux. »
Afin de démontrer à quel point ils sont dégoûtés par la façon dont l'administration a traité les étudiants durant ce conflit, les délégués du Conseil ont décidé « d'exprimer notre solidarité envers les associations étudiantes et de les appuyer, en plus de condamner le geste déplorable du recteur de l'université et d'exiger que celle-ci mette fin sur-le-champ à ses mesures contre les associations étudiantes de Carleton, qu'elle reprenne les discussions pour trouver une solution juste, raisonnable et équitable au problème, et qu'elle s'engage à ne porter aucune accusation contre les étudiants. »
De plus, les délégués ont décidé d'offrir 5 000 $ pour venir en aide aux associations étudiantes de Carleton dans leur démarche visant à protéger les locaux que louent les étudiants en plus d'avoir demandé à l'ACPPU de mobiliser des autobus afin que les délégués puissent consacrer leur période de repas du lendemain avec les étudiants de Carleton dans leur pub qu'on a partiellement détruit. La CUSA a offert le repas aux délégués et présenté un vidéo montrant la réunion du conseil lors de laquelle on avait interdit aux étudiants de faire leur présentation et les arrestations que la police avait effectuées sur le campus.
Dans un nouveau geste qu'elle a posé au début de mai, l'université s'est organisée pour empêcher l'accès au salon étudiant au quatrième étage et pour faire arrêter d'autres leaders étudiants qui ont insisté pour qu'on retarde la construction jusqu'à ce que le tribunal rende sa décision.