D'après un sondage d'opinion commandé récemment par l'ACPPU, huit Canadiens sur dix considèrent que le gouvernement fédéral devrait investir davantage dans l'enseignement postsecondaire.
Lorsqu'on leur a demandé quelles devaient être les priorités de tout nouveau financement provenant du fédéral, plus de 44 % des répondants au sondage ont déclaré qu'on devait employer cet argent à réduire les frais de scolarité.
« De plus en plus de Canadiens s'inquiètent avec raison du coût de l'enseignement universitaire et collégial », de dire Loretta Czernis, présidente de l'ACPPU. « Au cours des dix dernières années, les tarifs ont plus que doublé dans la plupart des provinces, alors que le coût de certains programmes professionnels est maintenant de cinq à six fois supérieur à ce qu'il était. »
La majorité des répondants considère qu'il est plus difficile d'entreprendre des études postsecondaires de nos jours. Cinquante-neuf pour cent des gens interrogés ont répondu qu'il était plus difficile pour les étudiants à faible revenu d'étudier au collège ou à l'université qu'il y a à peine dix ans, alors que 22 % croyaient le contraire.
En Colombie-Britannique où les frais ont augmenté en flèche depuis les deux dernières années, près de 70 % des répondants jugent que les frais de scolarité élevés rendent de plus en plus difficile l'obtention d'un diplôme.
D'après le sondage mené par le Centre de recherches Décima, les Canadiens se disent également préoccupés par la hausse des frais de scolarité dans les écoles professionnelles comme celles de droit, de médecine et de dentisterie. Les gouvernements et les administrations justifient souvent les hausses soudaines dans ces programmes en prétendant que les étudiants se mériteront des salaires plus élevés une fois diplômés et qu'ils devraient, par conséquent, s'attendre à payer davantage.
Cependant, il s'agit là d'un argument réfuté par la plupart des Canadiens. À peine 21 % des gens interrogés ont répondu qu'il était acceptable d'exiger des frais plus élevés des étudiants inscrits dans les programmes professionnels, alors que 74 % considèrent qu'on fait fausse route, puisque des frais de scolarité plus élevés empêcheraient les étudiants à revenus faible et moyen de fréquenter ces écoles.
Le sondage démontre également que les répondants sont plus nombreux à accepter de verser davantage d'impôts s'il en résulte une augmentation du financement accordé aux universités et aux collèges. Lorsqu'on leur a demandé s'ils favorisaient une augmentation des impôts dans la mesure où ces revenus additionnels permettraient de financer l'enseignement postsecondaire, 27 % des répondants se sont dits favorables, alors que seulement 15 % ont répondu qu'ils n'appuieraient pas une augmentation d'impôts.
« Nous constatons, d'après un certain nombre de sondages, que les Canadiens souhaitent ardemment que leurs gouvernements financent davantage l'enseignement postsecondaire », de dire Mme Czernis. « Le temps est venu d'intensifier nos activités de couloir pour nous assurer de faire passer le message. »
Le Centre de recherches Décima a interrogé 2 000 Canadiens au cours du mois de mars et le sondage comporte une marge d'erreur de 2,2 %, 19 fois sur 20.