Le mois dernier, l'ACPPU a félicité l'administration de l'Université Western Ontario pour sa défense de la liberté académique dans la foulée de la controverse grandissante entourant la remise projetée d'un doctorat honorifique au docteur Henry Morgentaler.
« Nous appuyons pleinement le recteur de l'université, Paul Davenport, qui souscrit sans réserve à la décision du comité des doctorats honorifiques du sénat », déclare la présidente de l'ACPPU, Loretta Czernis. « Cette décision, fondée sur tous les arguments académiques légitimes, a été rendue conformément à la procédure normale et approfondie d'attribution des doctorats honorifiques. »
M. Davenport a subi les pressions de certains membres du conseil d'administration de l'université qui réclament l'annulation de la décision de décerner ce grade au docteur Morgentaler, ardent défenseur des droits à l'avortement, de crainte qu'une telle marque de reconnaissance ne nuise aux activités de collecte de fonds.
Dans une lettre ouverte adressée à la communauté universitaire, le président du conseil, Donald McDougall, a menacé de renverser la décision du comité.
Dans sa réponse, l'Association des professeurs de l'Université Western Ontario exige de M. McDougall soit qu'il s'excuse de ses propos, soit qu'il quitte ses fonctions de président du conseil.
« M. McDougall a profité de ses fonctions pour faire échec à une décision académique», soutient Allan Gedalof, président de l'association des professeurs. « Dans sa prétendue lettre ouverte, M. McDougall fait preuve d'une incompréhension totale des valeurs fondamentales qui régissent toutes les universités de réputation, ces mêmes valeurs qu'il a le devoir de défendre et de faire respecter : la liberté académique responsable et le respect des processus académiques équitables. Il devrait se rétracter ou démissionner. »
Comme le fait remarquer Mme Czernis, la liberté académique est la source de vie des universités modernes. « Il s'agit du droit d'enseigner, d'apprendre, d'étudier, de discuter et de publier sans craindre l'orthodoxie, la censure institutionnelle, les représailles et la discrimination », précise-t-elle. « C'est cela même qui garantit l'unicité des universités. Il y a lieu de féliciter le recteur Davenport et ses collègues administrateurs d'avoir bien compris cette règle d'action et d'avoir assumé un leadership face à la controverse. »
Le docteur Morgentaler est l'une des dix personnes à qui l'Université Western Ontario décernera un doctorat honorifique le 16 juin prochain à l'occasion de la cérémonie de remise des diplômes du printemps