Le professeur Kin-Yip Chun a enfin trouvé un règlement au différend de longue date qui l’opposait à l’Université de Toronto et au département de physique de cet établissement.
Aux termes d’un règlement conclu cet été, M. Chun se trouvera en congé payé (avec plein salaire et avantages sociaux de l’Université de Toronto) jusqu’à la date de sa retraite prévue pour 2011, de sorte qu’il puisse poursuivre ses objectifs de recherche à l’Université Tongji de Shanghai (Chine). Pendant ce temps, il conservera son statut de chercheur scientifique à l’Université de Toronto et de professeur associé au département de physique (poste ne menant pas à la permanence).
Heureux de l’issue du règlement, M. Chun a exprimé sa gratitude à l’ACPPU pour son appui qui a conduit à l’aboutissement favorable de l’épreuve qu’il a subie pendant vingt ans.
Le dénouement laisse toutefois un goût amer dans la bouche du physicien et sismologue de Toronto.
« Ce n’est pas sans ironie que pour sauver ma carrière universitaire, faire respecter mes droits de la personne en tant qu’universitaire et devenir l’égal de mes collègues, je quitte maintenant l’Université de Toronto — l’établissement d’enseignement supérieur le plus respecté au Canada — pour aller en Chine, le pays que j’ai quitté en 1962 en vue de trouver un meilleur environnement humain », a fait remarquer M. Chun dans un message électronique.
« L’expérience vécue par le professeur soulève de sérieuses questions sur la démarche que les établissements universitaires devraient adopter pour régler les cas d’allégations de discrimination systémique », a souligné la présidente de l’ACPPU, Loretta Czernis.
« Le règlement de l’affaire Chun doit inciter la communauté universitaire canadienne à chercher à tout prix de meilleures méthodes pour résoudre des situations de ce genre. Personne ne devrait avoir à passer par là. Ce fut une expérience terrible pour M. Chun, pour son département et pour son université.»
Un comité indépendant chargé d’enquêter sur cette affaire devrait publier son rapport plus tard cette année ou au début de l’année prochaine. Constance Backhouse, professeure éminente à la faculté de droit de l’Université d’Ottawa et directrice du Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne, préside l’enquête. Sont aussi membres de ce comité William Black, professeur à la faculté de droit de l’Université de la Colombie-Britannique, et Philip W. Anderson, professeur émérite de physique à l’Université Princeton.
Le comité est chargé de déterminer si la liberté académique de M. Chun, ses droits de la personne et ses droits en tant que membre du corps professoral ont été violés et menacés; de déterminer si un accord précédent, conclu en septembre 2000 entre M. Chun et l’Université de Toronto, a été violé; de déterminer comment les allégations de discrimination systémique et de discrimination voilée peuvent être prises en charge par les établissements universitaires de sorte que de tels cas puissent être réglés de façon équitable et exhaustive et dans les plus brefs délais; et de déterminer les moyens appropriés de régler de tels différends.