Une étude de l’Association of University Teachers (association des professeures et professeurs d’université britanniques) portant sur le recours à la rémunération discrétionnaire dans l’enseignement supérieur révèle que les chargés de cours universitaires de race blanche ont 60 % plus de chances de se voir accorder une prime au rendement que leurs collègues de race noire ou faisant partie d’une minorité ethnique.
Les responsables de l’étude ont examiné le cas des membres du personnel enseignant qui s’étaient vu attribuer des « points discrétionnaires » lorsqu’ils avaient atteint le sommet de leur échelle salariale. Cet examen a montré que 21 % des chargés de cours de race blanche rémunérés en fonction de la principale échelle salariale de leur groupe s’étaient vu accorder des points discrétionnaires, ce qui n’était le cas que de 13 % de leurs collègues de race noire ou faisant partie d’une minorité ethnique.
« Voilà de nouvelles preuves de discrimination dans l’enseignement supérieur », a déclaré Sally Hunt, secrétaire générale de l’AUT. « Il est profondément troublant de constater que les chargés de cours de race blanche ont 60 % plus de chances d’obtenir des points discrétionnaires que leurs collègues de race noire. »
Les responsables de l’étude ont analysé des données sur le personnel et les échelons salariaux fournis par le secteur universitaire.
« Les employeurs sont au courant de ce phénomène depuis longtemps », a affirmé Mme Hunt. « Ils doivent accepter la responsabilité de ces dysfonctionnements et prendre des mesures significatives pour mettre fin à la discrimination salariale dans l’enseignement supérieur. Malheureusement, je m’attends à ce que l’on se contente de donner des excuses, des explications et des exemples de bonnes pratiques. Or, ce n’est tout simplement pas suffisant, car les preuves de discrimination salariale sont claires et de plus en plus nombreuses. »
« Il ne faudrait pas grand-chose pour établir des procédures d’attribution de primes au rendement justes, équitables et transparentes. Il suffirait que les employeurs des universités manifestent une volonté de passer à l’action. »
L’AUT demande au secteur universitaire de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la discrimination salariale, « au lieu de se contenter d’en parler », a-t-elle ajouté.