Face au renversement imminent du gouvernement fédéral, le ministre des Finances, Ralph Goodale, s’est servi de la Mise à jour financière de cette année pour annoncer les éléments phares du programme de la prochaine campagne électorale du Parti libéral.
Les réductions d’impôts de près de 30 milliards de dollars sont certes la pièce maîtresse du programme électoral, mais la Mise à jour financière fait également état de la promesse du gouvernement d’engager plus de 6 milliards de dollars dans le secteur de l’enseignement postsecondaire au cours des cinq prochaines années.
Le directeur général de l’ACPPU, James Turk, fait bon accueil au financement supplémentaire prévu pour les universités et les collèges, bien que, selon lui, le gouvernement ne s’attaque pas au principal problème : le financement de base inadéquat.
« Nous constatons avec plaisir que les Libéraux comptent élargir l’accès aux études postsecondaires et nous accueillons favorablement le projet d’étendre le programme canadien de subventions d’accès à toutes les années d’études », affirme M. Turk. « Cependant, cela doit s’accompagner d’une stratégie concertée avec les provinces pour geler et éventuellement réduire les frais de scolarité de sorte que les augmentations de frais ne minent pas la valeur de la subvention. Cela ne peut être réalisé que par une hausse des budgets d’exploitation de base des universités et collèges. »
Outre l’amélioration des subventions aux étudiants de premier cycle, le gouvernement planifie de doubler le nombre de bourses d’études supérieures accordées, d’augmenter le financement destiné au Programme canadien de prêts aux étudiants et de fournir plus de soutien aux étudiants autochtones et aux étudiants handicapés.
« Toutes ces initiatives sont d’importantes étapes dans l’élargissement de l’accès aux études postsecondaires, mais nous devons également voir un engagement fédéral plus direct aux fonds d’exploitation de base grâce à un transfert dédié aux provinces pour l’éducation postsecondaire », soutient M. Turk. « Sans cela, le gouvernement ne fait que rafistoler les contours du vrai problème. »
La Mise à jour propose également d’augmenter considérablement le financement à la recherche au cours des cinq prochaines années, y compris une somme additionnelle de 1,2 milliard de dollars pour le financement des coûts indirects de la recherche universitaire et une hausse de 85 millions de dollars des budgets des organismes subventionnaires.
M. Turk déclare toutefois qu’il est préoccupé par l’insistance étroite et continue du gouvernement sur la commercialisation de la recherche universitaire et son intention d’exiger des conseils subventionnaires qu’ils élaborent et signalent chaque année une série standardisée de mesures pour dépister les résultats de recherche.
« Ce type d’indicateurs de rendement appliqués à la recherche s’est révélé désastreux dans d’autres pays », dit-il. « Au Royaume-Uni, il a biaisé la recherche vers des résultats de publication à court terme au détriment de recherches plus fondamentales et à long terme. »