Près de la moitié des Canadiens sont favorables à la gratuité de l’enseignement postsecondaire, révèle le plus récent sondage d’opinion Decima Research commandé par l’ACPPU.
Dans l’ensemble, l’appui public pour l’élimination des frais de scolarité aux niveaux collégial et universitaire varie de 41 % en Alberta à plus de 61 % dans les provinces de l’Atlantique. De plus, 73 % des répondants sont d’accord sur le fait que le gouvernement fédéral devrait augmenter les subventions versées aux collèges et aux universités.
À la question leur demandant d’indiquer quelle devrait être la priorité la plus importante pour le gouvernement fédéral, 36 % des Canadiens interrogés ont opté pour une augmentation des budgets des programmes sociaux, tels la santé et l’éducation, 34 % pour des réductions d’impôts et 27 % pour une réduction de la dette.
Le sondage, mené tout juste avant la chute du gouvernement, laisse entendre que de nouvelles élections générales se solderaient par un autre gouvernement minoritaire. À l’échelle nationale, 33 % des personnes sondées voteraient pour le Parti libéral comparativement à 28 % pour le Parti conservateur et à 21 % pour le Nouveau parti démocratique. Au Québec, par contre, le Bloc québécois récolte l’appui de 58 % des électeurs déjà décidés contre une proportion de 25 % seulement de ceux qui appuieraient les Libéraux.
Dans le cadre de ce sondage, on a aussi demandé aux Canadiens leur opinion sur l’incidence des nouvelles mesures antiterroristes proposées sur les libertés civiles. Dans l’ensemble, 44 % des répondants estiment que le gouvernement fédéral a réussi jusqu’ici à établir un juste équilibre entre la protection des libertés civiles et la lutte contre le terrorisme, alors que près de un répondant sur cinq croit que le gouvernement met beaucoup trop l’accent sur ces deux activités.
Lorsqu’on les interroge sur certaines mesures antiterroristes auxquelles ils souscriraient, les Canadiens sont largement favorables à la vidéosurveillance dans tous les lieux publics (74 %), au port obligatoire d’une carte d’identité nationale (68 %) et à l’exclusion de tous les terroristes suspects (59 %). Dans le même temps, 62 % s’opposent à l’autorisation de l’accès des autorités américaines aux renseignements confidentiels concernant les Canadiens.
Le sondage révèle également que les Canadiens sont divisés sur la question de savoir s’il faut autoriser la détention des terroristes suspects sans qu’ils aient droit à un procès ou s’il faut permettre aux policiers et aux autres autorités de surveiller le courrier électronique et les communications par Internet.
Selon le directeur général de l’ACPPU, James Turk, les résultats du sondage font ressortir le besoin de sensibiliser davantage le public aux dangers associés à ces mesures antiterroristes. « En instaurant un climat de peur, le gouvernement peut facilement inciter les gens à croire que nous devons nous doter de tous les outils nécessaires pour attraper les criminels », soutient-il. « Mais n’oublions pas que le type d’outils et de mesures dont il est ici question peut porter atteinte à des gens innocents et servir à rassembler des renseignements sur chacun d’entre nous. »
Le sondage a été mené en octobre parmi un échantillon de 2 000 Canadiens. Les résultats sont jugés exacts avec une marge d’erreur de plus ou moins 2,2 %, 19 fois sur 20.