L'Université Simon Fraser (SFU) a conclu une entente controversée avec l’entreprise australienne IBT Education Limited en vue d’établir sur son campus Burnaby un collège préparatoire payant pour les étudiants internationaux — le premier en son genre au Canada.
Par un vote de 27 voix contre 15, le sénat de la SFU a approuvé la création du collège au début de mars, malgré l’opposition du corps professoral et des étudiants qui ont prévenu l’établissement que l’impartition du programme d’éducation internationale à une entreprise commerciale risquait de nuire à la qualité de l’enseignement et de ternir la réputation de l’université.
L’administration soutient de son côté que cette entente est conforme à sa stratégie à long terme destinée à accroître le nombre d’étudiants internationaux et à assurer à ceux-ci une transition plus harmonieuse vers les études supérieures.
Selon, toutefois, le président de l’association des professeurs de la SFU, Yaroslav Senyshyn, l’entente « va incontestablement au-delà des normes » compte tenu de l’expérience qu’ont vécue les universités australiennes qui se sont associées avec des partenaires commerciaux pour augmenter leur population étudiante internationale et améliorer leurs résultats financiers.
« L’expérience australienne est instructive », souligne-t-il. « Les universités y font maintenant l’objet de sérieuses critiques pour avoir rogné sur les coûts et transigé sur les normes d’enseignement dans le but d’attirer et de fidéliser de nouveaux “clients” ».
Le nouvel établissement — le Fraser International College — devrait ouvrir ses portes en septembre 2006 à environ 120 étudiants, un chiffre qui, selon la SFU, devrait passer à 1 000 dans cinq ans pour atteindre un maximum de 2000.
L’entreprise IBT sera chargée de gérer les affaires du collège et notamment de recruter les étudiants étrangers. La SFU fera construire les bâtiments en contrepartie du loyer qui pourrait, d’après elle, atteindre 10 millions par an.
M. Senyshyn affirme que le sénat réexaminera les modalités de la coentreprise dans quatre ans.
« En attendant » poursuit-il, « nous considérons les options qui s’offrent à nous pour continuer à faire part de notre opposition à l’entente. »