L'Association des universités et collèges du Canada (AUCC) a donné à l’Université des Premières nations du Canada (UPNC) jusqu’au 14 juin pour faire preuve qu’elle s’efforce de donner suite aux recommandations exigeant qu’elle modifie sa structure de gouvernance.
Dans le cas où le délai imparti ne serait pas respecté, l’AUCC mettra sur pied un comité chargé de déterminer si l’université peut conserver son statut de membre de l’association.
Les recommandations sur la gouvernance ont été mises de l’avant par un groupe de travail que la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan (FNIS) avait créé plus d’un an après le début de la controverse qu’avait suscitée l’intervention directe du président du bureau des gouverneurs de l’UPNC dans l’administration de l’établissement.
Les problèmes ont commencé au début de 2005 lorsque le président a suspendu indéfiniment trois hauts dirigeants pour les remplacer par des personnes nommées par lui, qu’il a fait faire des copies du disque réseau de l’université qui contient les dossiers, courriels et travaux de recherche des professeurs de même que les dossiers des étudiants, et qu’il a commandé la tenue d’une mission de juri-comptabilité sans présenter d’allégations précises au bureau des gouverneurs ni à la communauté de l’UPNC.
Par la suite, les doyens des campus de Regina et de Saskatoon ont été congédiés. Puis le recteur de longue date de l’université, Eber Hampton, et la vice-rectrice aux affaires académiques de l’UPNC, Denise Henning, tous deux extrêmement troublés par la situation, ont démissionné de leurs fonctions et accepté des postes à l’Université de Regina. Cette série d’événements a forcé l’Association du personnel académique de l’Université de Regina à déposer une trentaine de griefs.
Au centre de son rapport, le groupe de travail avait inclus une recommandation voulant que l’UPNC adopte une autre structure de gouvernance par laquelle le bureau des gouverneurs serait plus indépendant par rapport à la FNIS, son instance politique dirigeante.
La direction de la FNIS ne s’est pas montré disposée jusqu’ici à donner suite aux recommandations du groupe de travail, ne cessant depuis des mois de reporter le moment de considérer finalement les mesures à prendre.
Selon le directeur général de l’ACPPU, James Turk, plus de 95 % des membres du personnel académique de l’UPNC ont souscrit à ces recommandations.