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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mai 2006

Les Canadiens ne souscrivent pas aux priorités de M. Harper

Selon le dernier sondage d’opinion publique commandé par l’ACPPU, les Canadiens en général ne partagent pas la plupart des priorités du gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Le sondage, réalisé par le Centre de recherche Décima juste avant le dépôt du budget fédéral ce mois-ci, révèle que près de 40 % des Canadiens estiment que le gouvernement devrait accorder la priorité absolue à l’amélioration du système de soins de santé. Dix-sept pour cent des personnes interrogées placent l’enseignement postsecondaire et la recherche au deuxième rang des priorités.

Par comparaison, seulement 8 % des sondés considèrent que les réductions d’impôt devraient être l’objectif principal du gouvernement. Rappelons, en effet, qu’un ensemble d’allégements fiscaux totalisant plus de 20 milliards de dollars constituaient la pierre angulaire du budget Harper déposé le 2 mai dernier.

« Il est surprenant à quel point les priorités de Stephen Harper, mis à part les soins de santé, ne suscitent pas un grand intérêt auprès de la plupart des Canadiens », fait observer le président de l’ACPPU, Greg Allain. « Pour ce qui est de l’éducation postsecondaire, la deuxième question en importance qui retient l’attention du public, elle ne figure même pas à l’ordre du jour du gouvernement »

M. Allain fait remarquer que 5 % seulement des Canadiens placent au sommet des priorités du gouvernement la question de la criminalité, un élément central du programme des Conservateurs.

Le sondage dégage une autre constatation d’importance : plus du tiers des Canadiens interrogés considèrent que le gouvernement devrait s’attacher avant tout à investir davantage dans les universités et les collèges de sorte à améliorer notre niveau de vie. Seulement 28 % des répondants croient que les allégements fiscaux sont le meilleur moyen pour hausser le niveau de vie.

« Il est évident que le programme de réduction d’impôt du gouvernement Harper finira, à long terme, par être mal vu d’un grand nombre de Canadiens », affirme M. Allain.

Le sondage constate néanmoins que les Conservateurs gardent une bonne longueur d’avance sur les Libéraux, qui arrivent deuxième en terme d’appui populaire. Si des élections générales devaient avoir lieu aujourd’hui, les Conservateurs récolteraient l’appui de 37 % des électeurs déjà décidés, tandis que les Libéraux recueilleraient 29 % des voix et que le NPD se maintiendrait à 19 %.

Au Québec, le Bloc Québécois arrive en tête de ligne avec 43 % de l’appui populaire, suivi du Parti conservateur avec 23 % et du Parti libéral avec 20 %.

Le sondage révèle également que la population canadienne est fortement préoccupée par la progression des frais de scolarité. En effet, 56 % des personnes interrogées jugent les frais de scolarité trop élevés. Ce chiffre atteint presque 80 % dans la région de l’Atlantique.

De même, la majorité des Canadiens appuie fermement les professeurs d’université et de collège. Plus de 60 % d’entre eux disent faire grandement confiance aux membres du personnel académique, et près de 60 % estiment que les professeurs des établissements postsecondaires font un bon travail dans des conditions difficiles. Près de la moitié des sondés ne croient pas du tout que les salaires des professeurs sont trop élevés par rapport à leur charge de travail, tandis que 28 % seulement pensent le contraire.

« En tant que professionnels, nous inspirons la plus grande confiance et le plus grand respect aux Canadiens », souligne M. Allain. « Nous ne devons pour aucune raison nous abstenir de défendre les principes auxquels nous souscrivons parce que, en fait, ces principes, la population dans son ensemble les appuie et les partage avec nous. »

Le sondage a été réalisé par le Centre de recherche Décima pour le compte de l’ACPPU, du 23 mars au 2 avril 2006, auprès de 2 000 Canadiens adultes. Les résultats obtenus à l’échelle nationale sont généralement exacts à 2,2 points de pourcentage près, 19 fois sur 20.