Les hausses des frais de scolarité à l’université ont un effet dévastateur sur les familles à faible revenu au Canada, révèle une étude rendue publique en juin dernier par l’ACPPU.
« Il est consternant de voir que les familles canadiennes les plus pauvres doivent dépenser plus de 67 % de leur revenu après impôt pour payer les frais d’une année d’études universitaires d’un seul enfant », dénonce le président de l’ACPPU, Greg Allain.
L’étude intitulée
Les aspects économiques de l’accès aux études : La réalité financière du coût de l’éducation postsecondaire pour les familles à faible revenu suit l’évolution des frais de scolarité en tant que pourcentage du revenu familial après impôt de différentes catégories de revenu. Les résultats de l’étude, exprimés en fonction d’un indice d’équité attribué aux provinces, indiquent que Terre-Neuve-et-Labrador est en tête de classement et que la Nouvelle-Écosse occupe le dernier rang.
Selon l’étude, les familles de la tranche de revenu supérieure devaient, en 1980, affecter 2,8 % de leur revenu après impôt aux frais de scolarité moyens exigés pour un programme de baccalauréat en arts. Ce chiffre avait atteint 7,5 % en 2004.
Dans le cas des familles de la tranche de revenu inférieure, par contre, elles devaient dépenser à ce titre 16,7 % de leur revenu après impôt en 1980. Ce pourcentage est grimpé jusqu’à près de 46 % en 2004.
« La réalité, c’est que les familles à faible revenu dans la plupart des provinces ne disposent tout simplement pas des ressources dont elles ont besoin pour financer des études postsecondaires, compte tenu des coûts actuels, et qu’elles ne peuvent pas non plus avoir recours aux moyens financiers nécessaires », soutient M. Allain. « Cette étude confirme les mises en garde contre les obstacles financiers qui empêchent les étudiants issus des familles à faible revenu de fréquenter les collèges et les universités. »
Il est faux de prétendre, conclut l’étude, que les frais de scolarité peu élevés sont régressifs parce que les étudiants issus des familles à revenu élevé sont surreprésentés dans le système. Au contraire, l’étude démontre, données empiriques à l’appui, que les Canadiens les plus pauvres écopent de la plus grosse part du fardeau des hausses de frais.
« Chaque hausse met en péril l’accès à l’éducation postsecondaire des étudiants issus des familles à revenu faible ou moyen. Une solution de rechange plus équitable serait la mise en place d’un système d’éducation postsecondaire financé de façon collective, assorti d’un généreux programme d’aide financière non remboursable aux étudiants. »