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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2006

L’ACPPU crée une base de données sur les maladies liées à l'amiante

De plus en plus préoccupée par les cas de maladies liées à l’amiante chez les employés de longue date des universités et des collèges canadiens, l’ACPPU a entrepris de mettre en place une base de données nationale sur les maladies professionnelles liées à l’amiante. Ce projet vise à compiler les données utiles qui permettront non seulement de circonscrire l’étendue de ces maladies parmi les membres du corps professoral et du personnel en général, mais aussi de contribuer à leur prévention et à leur traitement médical.

« Les produits de l’amiante ont été utilisés pendant longtemps dans les installations des universités et des collèges », rappelle Laura Lozanski, agente de la santé et de la sécurité au travail de l’ACPPU. « Au cours des dernières décennies, ces produits ont commencé à s’effriter et à relâcher dans l’air ambiant des poussières et des fibres d’amiante dangereux auxquels peuvent avoir été exposés les employés, les étudiants et les visiteurs. »
     
Les cas de mésothéliome, souligne Mme Lozanski, sont tout particulièrement inquiétants, car ce type de cancer le plus souvent fatal s’attaque à la plèvre (revêtement externe des poumons) et à l’appareil digestif inférieur. La seule cause connue est l’exposition à l’amiante.
     
Le fait que l’amiante ait été utilisé de façon généralisée avant le milieu des années 1970 amène le Health and Safety Executive de la Grande-Bretagne (l’organisme responsable de la santé et de la sécurité) a prédire, pour les cinq à dix prochaines années, une augmentation fulgurante du nombre de cas de mésothéliome à l’échelle planétaire. Les symptômes de cette maladie et sa longue période de latence — elle peut durer des décennies — font qu’elle est souvent mal diagnostiquée et qu’elle empêche d’établir des programmes efficaces de reconnaissance des dangers et de prévention en milieu de travail.
     
Il n’existe pas au Canada de base de données centrale qui recense des statistiques sur les cas d’employés d’universités et de collèges canadiens qui sont victimes de maladies professionnelles liées à l’amiante. Il n’existe pas non plus de mécanisme qui permette de déterminer le nombre exact de membres de l’ACPPU exposés à l’amiante de façon continue et sans aucune protection.
     
« Il est essentiel que nous mettions cette base de données en place dès maintenant pendant que les victimes de ces maladies ou leurs parents en vie sont encore en mesure de fournir l’information nécessaire à la réalisation de ce projet », insiste Mme Lozanski.
     
Sa réussite, souligne-t-elle, tient en partie à ce que les associations de personnel académique signalent, par tous les moyens utiles, l’existence de la base de données à l’attention de leurs membres retraités.
     
L’ACPPU s’emploie également à rallier la participation d’autres syndicats de professeurs, d’employés et d’étudiants et à recueillir auprès d’eux des informations pertinentes.
     
« La confidentialité des participants sera préservée, et les données recueillies ne serviront qu’à des fins statistiques », précise Mme Lozanski.
     
L’ACPPU espère, indique-t-elle, que les comités mixtes de santé et de sécurité se serviront de ces données pour établir des méthodes de travail plus sécuritaires. La base de données permettra aux membres et à leur famille de produire, lorsqu’il y a lieu, des réclamations d’indemnité aux commissions des accidents du travail. Elle servira également à étayer la négociation collective et le règlement des griefs en matière de santé et de sécurité, à administrer les programmes de congé de maladie et d’adaptation en milieu de travail, et à appuyer les démarches en vue d’éliminer tous les produits de l’amiante du milieu de travail.

Un bref formulaire de données personnelles peut être téléchargé à partir du site www.acppu.ca. Vous y trouverez également des ressources complètes sur le projet de base de données de l’ACPPU sur les maladies liées à l’amiante, y compris une lettre type à l’intention des médecins de famille.

Si vous avez des questions au sujet de la base de données, veuillez communiquer avec Laura Lozanski ou bien au numéro 613-820-2270 (poste 312).

Traduit de l’article « CAUT Launches Asbestos-Related Disease Database » (Bulletin de l’ACPPU, septembre 2006).