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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2006

Mise en garde de l’OCDE contre la stagnation des inscriptions

Si parmi tous les pays développés le Canada enregistre à l’heure actuelle le plus grand nombre de personnes ayant atteint un niveau de formation postsecondaire, il pourrait être bientôt déclassé, met en garde un nouveau rapport de l’OCDE, en raison de l’évolution stagnante des taux d’inscription relevés ces dix dernières années.
     
Dans le rapport intitulé Regards sur l’éducation : Les indicateurs de l’OCDE, Édition 2006 qu’elle a publié le mois dernier, l’Organisation de coopération et de développement économiques constate que 53 % des Canadiens âgés de 25 à 34 ans détiennent un diplôme universitaire ou collégiale, ce chiffre s’élevant bien au-dessus de la moyenne de 31 % observée dans les pays membres de l’OCDE.
     
Le rapport prévient toutefois que la croissance interrompue de la demande d’enseignement postsecondaire au Canada contraste vivement avec la tendance observée partout ailleurs et semblant indiquer que les autres pays sont en voie de combler leur retard.
     
En valeur absolue, le Canada a enregistré la plus faible hausse du taux d’inscription de tous les pays de l’OCDE, le nombre d’étudiants inscrits à l’université et au collège en 2002 n’ayant augmenté que de 4 % par rapport à 1995, comparativement à une augmentation moyenne de
49 % dans les pays de l’OCDE.
     
« Le fait que les taux d’inscription aient à peine augmenté par rapport à 1995 laisse supposer que la demande de diplômés du tertiaire est statique au Canada », souligne l’OCDE.
     
Pour le président de l’ACPPU, Greg Allain, ce n’est pas un hasard si les taux d’inscription ont cessé de progresser au cours de la même période où les frais des scolarité ont augmenté de façon spectaculaire. « Les droits de scolarité moyens au premier cycle ont grimpé de près de 60 % entre 1995 et 2002 », explique-t-il.
     
En raison du coût élevé des frais de scolarité, le Canada se situe bien au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE du point de vue de la part des ressources privées consacrées à l’enseignement postsecondaire. Près de 44 % des ressources totales investies dans les universités et les collèges au Canada proviennent de sources privées, ce qui représente presque le double de la moyenne de 23,6 % des pays de l’OCDE. Seuls la Corée, le Japon et les États-Unis se situent au-dessus de la moyenne.
     
« Le coût élevé des frais de scolarité explique également le fait que les étudiants au Canada accusent le deuxième niveau d’endettement le plus élevé de tous les pays de l’OCDE, après seulement les États-Unis », fait valoir M. Allain.