Back to top

Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2006

Une consultation fédérale menée en toute hâte

Le site de consultation du gouvernement fédéral sur les études et la formation postsecondaires a reçu un accueil tiède des intervenants du secteur.
     
Lancée sans grande publicité en août dernier par Ressources humaines et Développement social Canada, cette consultation demandait aux Canadiens, d’une part, de déterminer quels devraient être, selon eux, le rôle et les priorités du gouvernement fédéral dans ce domaine, d’autre part, de partager leurs commentaires sur les façons de mieux rendre compte des fonds fédéraux accordés. Les résultats de cette consultation doivent servir à documenter en partie la proposition que le ministre des Finances, Jim Flaherty, compte présenter pour rétablir l’« équilibre fiscal ».
     
Les groupes de pression du secteur de l’éducation se plaignent de ce que le processus de consultation se soit fait trop rapidement pour permettre aux intéressés de débattre sérieusement de l’orientation future de l’enseignement postsecondaire. Ces groupes n’ont eu qu’un délai de trente jours pour faire part de leurs observations.

Le directeur général de l’ACPPU, James Turk, dit avoir de sérieuses réserves sur le processus.

« Nous sommes très déçus de la démarche du gouvernement fédéral », a déclaré M. Turk au National Post. « Comment le gouvernement peut-il prétendre mener de la sorte une consultation publique sérieuse sur un sujet aussi capital que l’éducation postsecondaire? Il a lancé le processus en août dernier sans prévenir aucune organisation nationale, et en fixant à 30 jours le délai de présentation des observations. Il y a fort lieu de s’inquiéter des conclusions que les politiciens fédéraux sauront tirer d’un processus aussi maladroit. »
     
L’ACPPU a exprimé en ligne son point de vue sur le sujet en recommandant le renforcement du rôle d’Ottawa dans le financement de la formation postsecondaire. Mais d’autres groupes, telle l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC), ont préféré ne pas prendre part à la consultation en ligne.
     
Le vice-président de l’AUCC, Robert Best, a précisé que son organisation n’avait pas soumis de commentaires par voie électronique, mais qu’elle comptait bel et bien participer au processus en rédigeant « un rapport à l’intention de Ressources humaines et Développement social Canada, qui serait rendu public ».
     
À un moment où l’éducation postsecondaire revêt autant d’importance, il est dommage que le gouvernement Harper ait privilégié un processus de consultation aussi inadéquat, déplore M. Turk.