Back to top

Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

décembre 2006

Protestations étudiantes contre la hausse des frais de scolarité en Ontario

Jesse Greener, président de la section de l’Ontario de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, marque le décès de l’éducation postsecondaire abordable à Toronto le 30 octobre.
Jesse Greener, président de la section de l’Ontario de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, marque le décès de l’éducation postsecondaire abordable à Toronto le 30 octobre.
C'est par centaines que les étudiants des universités et collèges de l’Ontario ont manifesté à Toronto et à Ottawa le 30 octobre dernier pour protester contre la décision du gouvernement provincial de mettre fin au gel des frais de scolarité.

Le gouvernement libéral a annulé au début de cette année le gel qui était en vigueur depuis deux ans, permettant ainsi aux collèges et aux universités d’augmenter les frais de 5 % en moyenne dès cet automne.

À Toronto, les étudiants ont organisé un cortège funèbre pour marquer le décès de l’éducation postsecondaire abordable et ont distribué des prospectus dénonçant la hausse des frais de scolarité, tandis qu’à Ottawa les étudiants ont manifesté devant le bureau de circonscription du premier ministre McGuinty.

Pendant les manifestations, des pétitions signées par plus de 35 000 étudiants et partisans ont été livrées au cabinet du premier ministre et à l’assemblée législative provinciale pour demander d’accroître le financement public versé aux universités et aux collèges et réduire les frais de scolarité.

La dette étudiante a plus que triplé depuis le début des années 90, souligne la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, du fait que les gouvernements se sont servis des frais de scolarité et des prêts étudiants élevés pour compenser le sous-financement des collèges et des universités.

Selon les étudiants, le cadre pluriannuel que le premier ministre a annoncé pour les frais de scolarité le 8 mars dernier ne fera qu’empirer les choses, et le gouvernement McGuinty a abandonné sa responsabilité de financer convenablement les universités et collèges publics.

« L’octroi de prêts à un grand nombre d’étudiants et de bourses à quelques-uns d’entre eux n’excuse pas les hausses des frais de scolarité. Le plan McGuinty a pour effet d’obliger les étudiants à faire beaucoup d’efforts simplement pour être admis et obtenir la garantie que pour chaque dollar d’aide financière promise, 1,30 $ leur sera repris en frais de scolarité », soutient Amanda Aziz, présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.

« Les étudiants et les électeurs de l’Ontario en général sont en colère contre le premier ministre McGuinty parce qu’il les a trompés sur son engagement envers l’éducation », affirme Isaac Cockburn, représentant de l’association étudiante de l’Université Carleton. « Avant de devenir premier ministre, M. McGuinty critiquait avec véhémence le niveau élevé des frais de scolarité. Maintenant, il fait exactement ce qu’il reprochait à Mike Harris et à Ernie Eves : il laisse les frais monter en flèche. »

À moins d’un an avant les prochaines élections, les sondages indiquent que les trois quarts des Ontariens croient que M. McGuinty a manqué à sa promesse encore une fois en décidant d’augmenter les frais de scolarité, fait observer Jesse Greener, président de la section de l’Ontario de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.

« Il est clair que l’électorat ontarien n’est pas disposé à renoncer tranquillement à l’éducation postsecondaire abordable », ajoute-t-il.