L'ACPPU a salué le règlement, intervenu le mois dernier, d’une plainte en discrimination déposée il y a plus de trois ans contre le Programme des chaires de recherche du Canada (CRC).
L’entente de règlement constitue non seulement un schéma de réforme du programme des chaires de recherche, mais aussi « une étape importante dans la réparation d’injustices très graves subies au sein de la communauté des chercheurs universitaires », a déclaré le président de l’ACPPU, Greg Allain.
Dans leur plainte adressée en 2003 à la Commission canadienne des droits de la personne, huit professeures soutenaient que la conception même du programme exerçait une discrimination contre les groupes prônant l’égalité.
M. Allain souligne que le règlement « établit des balises tout à fait nouvelles » en exigeant que le programme des CRC procède à des analyses favorables à l’équité et à la diversité. Les universités, fait-il observer, devront établir des cibles à atteindre en matière de représentation des femmes, des minorités visibles, des personnes handicapées et des Autochtones, et devront s’assurer que les mécanismes d’attribution des chaires sont « ouverts, transparents et équitables ».
Un sondage mené par l’ACPPU en 2005 auprès des titulaires de chaires a révélé que seulement 20 % des chaires, à cette date, avaient été attribuées à des femmes. De plus, à peine plus de 9 % des chaires étaient octroyées à des membres des minorités visibles, moins de 2 % à des lesbiennes, homosexuels, bisexuels ou transgenres, et seulement 1 % à des personnes déclarant vivre avec un handicap. Seuls 0,2 % des titulaires étaient des Autochtones canadiens.
« Grâce aux courageux efforts de ces huit femmes, ce règlement a permis de réaliser des progrès très importants qui profiteront à l’ensemble de la communauté académique », a ajouté M. Allain. « Il est toutefois malheureux qu’il ait fallu déposer une plainte officielle en vertu des droits de la personne pour que le gouvernement accepte de mettre en place des mécanismes qui auraient dû être prévus dès la création du programme. Néanmoins, nous pouvons maintenant nous attendre à ce que les futurs programmes fédéraux tiennent compte des questions d’équité avec plus de rigueur. »
Créé en l’an 2000, le Programme des chaires de recherche du Canada a été doté d’une enveloppe budgétaire de 900 millions de dollars sur cinq ans en vue d’établir 2 000 chaires de recherche dans les universités du pays.