Les gouvernements libéral de l’Ontario et néo-démocrate de la Saskatchewan ont annoncé clairement leurs plans dans les budgets préélectoraux qu’ils ont déposés le mois dernier.
Rien pour les étudiants dans le budget ontarien
Dans le budget du gouvernement de l’Ontario présenté le 22 mars, ce sont les mesures de lutte contre la pauvreté et les réductions fiscales pour les petites entreprises qui ont la vedette. En dépit des beaux discours sur la nécessaire lutte contre la pauvreté des enfants, la hausse du salaire minimum et le versement de la nouvelle Prestation ontarienne pour enfants seront échelonnés sur plusieurs années, et les Libéraux du premier ministre McGuinty n’ont toujours pas honoré leur promesse de mettre un terme à la retenue de la Prestation nationale pour enfants.
Malgré les hausses massives des droits de scolarité annoncées le printemps dernier, le budget provincial ne prévoit aucune aide financière pour les étudiants. Il offre cependant aux collèges et aux universités de la province une légère augmentation des fonds de fonctionnement pour les aider à composer avec le nombre croissant d’inscriptions et les nouveaux besoins d’infrastructure. La hausse des effectifs dans l’ensemble du système postsecondaire de l’Ontario a pour conséquence que des milliers d’étudiants ne sont pas financés dans le cadre de la formule actuelle.
« Ce manque à gagner est très inquiétant pour la qualité de l’éducation », a déclaré Michael Doucet, président de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario. « Ce nouvel investissement contribuera à alléger le problème, mais seulement temporairement. »
Il a aussi souligné que la hausse des transferts fédéraux annoncée récemment représentera 1 milliard de dollars supplémentaires pour l’Ontario au cours des trois prochaines années financières, à compter de 2008-2009. M. Doucet estime que ces fonds devraient servir à embaucher des professeurs à temps plein supplémentaires et à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur dans la province.
Gel des droits de scolarité maintenu en Saskatchewan
Pour sa part, le gouvernement de la Saskatchewan a dévoilé son budget « du centenaire » qui maintient pour la troisième année le gel des droits de scolarité au niveau postsecondaire et augmente les fonds de fonctionnement de 21,6 millions de dollars.
De plus, le budget instaure un nouveau programme quinquennal d’exonération fiscale de 10 000 $ pour les étudiants diplômés. Avec les exonérations actuelles, cela signifie que les nouveaux diplômés qui resteront en Saskatchewan n’auront pas à payer d’impôt provincial sur la première tranche de 20 000 $ de leur revenu pendant cinq ans. Une disposition permet également aux personnes dont le revenu est insuffisant pour bénéficier de l’allégement fiscal dès le départ de s’en prévaloir cinq ans plus tard au maximum.
« Nous nous réjouissons que le gouvernement provincial ait gelé les droits de scolarité depuis 2004 », a déclaré Dorothy Lane, présidente de l’association du personnel académique de l’Université de Regina. « De plus, l’exonération fiscale accrue offerte directement aux diplômés des établissements postsecondaires de la Saskatchewan encouragera les étudiants à s’inscrire à des programmes postsecondaires et à rester dans la province à la fin de leurs études. »
Bien que l’inclusion de ces éléments dans le budget soit encourageante, Mme Lane précise que les nouveaux fonds ne permettent ni d’alléger la charge de travail du personnel académique ni d’embaucher de nouveaux membres à temps plein pour remplacer ceux qui partent à la retraite.
Elle fait de plus remarquer qu’à 5 063 $, les droits de scolarité exigés pour les programmes du premier cycle en arts et en sciences demeurent hors de portée d’un trop grand nombre de familles de la Saskatchewan.