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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

septembre 2007

L’IE défend les droits du personnel contractuel

Cindy Oliver (à droite), présidente du comité du personnel universitaire contractuel de l’ACPPU, a été l’élément moteur du projet de résolution de l’ACPPU. On la voit ici au Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation avec Margaret Flomo, présidente de l’association nationale des enseignantes et des enseignants du Libéria.

Des enseignants et des éducateurs du monde entier ont lancé conjointement un appel en faveur d’un traitement plus équitable pour les membres du personnel académique contractuel.

Les délégués présents au Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE) — la fédération mondiale représentant plus de 30 millions d’enseignants et d’autres travailleurs de l’éducation dans plus de 160 pays — ont appuyé à l’unanimité la résolution présentée par l’ACPPU sur les droits et la liberté académique du personnel enseignant embauché occasionnellement, à temps partiel ou pour une période déterminée.

« Cette mesure appelle à la justice élémentaire », a expliqué le président de l’ACPPU, Greg Allain, en présentant la résolution. « Elle vise à faire reconnaître l’apport appréciable des membres du personnel académique contractuel et à promouvoir et à défendre l’emploi et les droits académiques de ces professionnels. »

M. Allain a indiqué aux délégués que la multiplication des emplois occasionnels dans le secteur de l’enseignement supérieur à l’échelle mondiale représente une menace de plus en plus grande pour la liberté académique. Il a également dénoncé les violations répandues des droits fondamentaux du personnel contractuel en matière d’emploi, dont le libre droit de se syndiquer et de mener des négociations collectives.

La présidente de l’association danoise des titulaires de maîtrises et de doctorats, Ingrid Stage, a appuyé la résolution en ajoutant que ce problème ne concernait pas uniquement le Canada, les États-Unis et l’Europe, qu’il avait des répercussions de plus en plus sérieuses sur notre profession partout dans le monde et qu’il nécessitait une action concertée de la communauté internationale.

D’autres intervenants ont aussi invité fermement les délégués à appuyer la résolution.

« Je vous encourage fortement à soutenir cette résolution et à faire de la lutte pour l’équité à l’endroit du personnel académique occasionnel une priorité absolue tant nationale qu’internationale », a déclaré le vice-président de l’American Federation of Teachers, William Scheuerman.

« Pour nous aux États-Unis, où plus des deux tiers des professeurs obtiennent maintenant des postes qui ne mènent pas à la permanence, cette résolution est particulièrement importante car elle fait savoir sans équivoque que la communauté internationale de l’éducation ne tolérera pas l’exploitation éhontée des professeurs occasionnels. »

La résolution élaborée par le comité du personnel académique contractuel de l’ACPPU appelle l’IE à travailler avec des organismes internationaux tels que l’UNESCO et l’Organisation inter-nationale du travail pour promouvoir le droit du personnel contractuel de se syndiquer et de mener des négociations collectives de même que leur droit à la liberté académique sans aucune forme de discrimination. Elle encourage également les affiliés de l’IE à faire en sorte que le personnel occasionnel bénéficie de meilleures conditions de travail et conditions d’emploi.

Environ 2 000 éducateurs et éducatrices ont pris part en juillet au congrès de l’IE, à Berlin — le plus important de ce genre depuis le congrès fondateur de l’organisme tenu à Stockholm il y a près de 15 ans.

« Nous nous sommes rassemblés, unis par notre souci commun du futur de l’éducation publique de qualité et démocratique comme droit fondamental pour tous », a souligné le président de l’IE, Thulas Nxesi, dans son allocution d’ouverture du congrès. « L’éducation est un droit fondamental de l’être humain. Et ce droit, nous devons le protéger contre les menaces de privatisation et de globalisation que les accords de commerce internationaux font peser sur l’éducation. L’éducation est un investissement public dans le bien-être de toutes nos sociétés, et elle doit bénéficier d’un financement suffisant. »

Faisant écho au thème du congrès de cette année « Éducateurs — S’unir pour une éducation de qualité et une justice sociale », les délégués ont renouvelé leur engagement à assurer une éducation publique de qualité pour tous et toutes d’ici 2015.

« Nous disons aux gouvernements qu’ils doivent investir dans l’éducation et rendre la profession enseignante plus attrayante, sans quoi ils font courir des risques à l’éducation des générations futures », a déclaré le secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Mais comment pouvons-nous attendre de la part de jeunes gens qu’ils soient attirés par une profession qui ne leur permet pas de joindre les deux bouts, particulièrement quand ils savent très bien qu’avec leur savoir et leurs compétences ils peuvent gagner bien plus dans le secteur privé? »

Les délégués ont adopté des résolutions « urgentes » sur divers problèmes auxquels ils doivent faire face en tant qu’enseignants, syndicalistes et citoyens du monde. Parmi celles-ci se trouvaient des résolutions sur les violations des droits syndicaux en Éthiopie, où des enseignants sont victimes d’assassinat, de torture, d’emprisonnement et de persécution depuis de nombreuses années; les violations des droits des aborigènes par le gouvernement australien, lequel a récemment eu recours à l’armée pour prendre le contrôle de 64 communautés aborigènes isolées; et la solidarité avec les travailleurs et les enseignants irakiens, dont un nombre effrayant ont été tués et blessés.

Pour plus d’information sur l’IE et les résolutions adoptées lors du congrès de Berlin, veuillez consulter le site www.ei-ie.org.