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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

septembre 2007

Laisser notre marque sur la scène internationale

Par Greg Allain

L'ACPPU en mouvement (4e partie)


Voici une nouvelle année universitaire qui commence, et je souhaite qu’elle soit agréable et couronnée de succès pour chacun de vous ainsi que pour l’ensemble de l’ACPPU!

Par ailleurs, je tiens à féliciter nos collègues de l’Université Bishop’s pour s’être montrés tenaces cet été devant un employeur intransigeant (portant le nom menaçant de « la Société ») et pour être parvenus à une entente après six semaines de grève et de lock-out sur divers enjeux de négociation, mais surtout contre les sévères coupures de postes prévues. Lorsque je marchais sur les lignes de piquetage avec mes collègues de Bishop’s lors du premier jour de la grève, j’ai été impressionné par leur enthousiasme, leur détermination et leur sens de l’organisation. Encore une fois, bravo à toutes les personnes concernées : la solidarité l’emporte une fois de plus!

J’aimerais continuer ma série de chroniques « Quelle différence 12 ans peuvent faire! », sur les changements que nous avons observés depuis l’ouverture de nos anciens bureaux vers la fin de 1994. L’inauguration de notre nouvel édifice en février de la présente année a servi de prétexte pour faire notre bilan. J’ai pu rappeler les importants progrès que nous avons réalisés sur le plan de la négociation collective, des causes en matière de liberté universitaire et des activités de défense, d’organisation et d’éducation (voir à ce sujet nos nombreux nouveaux ateliers de formation et nos conférences toujours populaires et opportunes, selon tous les avis reçus).

J’aimerais maintenant mettre l’accent sur notre participation croissante sur la scène internationale.

En juillet, j’ai eu la chance, tout comme le directeur général associé de l’ACPPU, David Robinson, et ma collègue du Comité de direction, Cindy Oliver, de participer au cinquième Congrès mondial de l’Internationale de l’éducation (IE) à Berlin, où nous avons réussi à faire adopter une importante résolution de l’ACPPU sur le personnel enseignant de l’enseignement supérieur engagé pour une durée déterminée. Je vous reparlerai du congrès de Berlin dans ma chronique d’octobre, puisque je veux maintenant vous présenter un aperçu global de notre présence sur la scène internationale.

Je dirais que même si la dimension internationale a toujours présenté un intérêt pour l’ACPPU, elle n’était sans doute pas parmi les priorités au cours des 30 premières années de son existence.
Cela a changé au cours des années 1990 lorsque l’ACPPU et son ancien directeur général, Donald Savage, ont joué un rôle central dans l’élaboration et l’adoption de la recommandation de l’UNESCO de 1997 concernant le statut du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, un document clé sur le statut et les droits des travailleurs en enseignement postsecondaire. L’ACPPU a également été membre pendant de nombreuses années de l’International Confederation of University Teacher Organizations, qui a été remplacée par l’IE.

Depuis lors, l’ACPPU n’a cessé de multiplier ses interventions sur la scène internationale. Nous jouons un rôle prépondérant dans les coalitions nord-américaines comme la Coalition tripartite pour la défense de l’éducation publique et la Coalition of Contingent Academic Labour, qui a tenu sa dernière réunion à Vancouver en août 2006 et où j’ai présenté la situation du Canada.

L’ACPPU participe également au Network for Education and Academic Rights, un groupe subventionné par l’UNESCO qui diffuse de l’information en vue de combattre les atteintes aux droits à l’éducation et aux droits universitaires. De plus, nous avons conclu des ententes réciproques avec des organismes homologues de huit pays, ce qui permet aux membres de l’ACPPU, effectuant des séjours dans ces pays, de bénéficier des mêmes avantages et services que les membres de l’organisme d’accueil. Bien sûr, la réciprocité s’applique également aux éducateurs et éducatrices de ces pays qui séjournent temporairement dans des établissements postsecondaires au Canada. Des pourparlers en vue d’établir des ententes semblables avec des organisations soeurs d’autres pays sont en cours. (Consultez le site Web de l’ACPPU pour obtenir la liste à jour des ententes réciproques (www.caut.ca).)

Enfin et surtout, l’ACPPU affirme sa présence au sein de l’Internationale de l’éducation, une fédération d’organisations représentant 30 millions d’enseignantes et d’enseignants, et dans le monde entier par l’entremise de 390 organisations membres dans 170 pays, ce qui en fait « la voix mondiale des travailleurs du secteur de l’éducation ». (Certes, la grande majorité des membres enseignent aux niveaux primaire et secondaire : ceux qui travaillent au niveau postsecondaire ne représentent qu’une petite fraction de l’ensemble des membres, mais presque toutes les fédérations nationales de professeures et professeurs d’universités et de collèges au monde sont membres de l’IE.)

Ces dernières années, le personnel de l’ACPPU, et surtout M. David Robinson, a joué un rôle très important dans l’élaboration pour l’IE de politiques clés contre l’inclusion des services d’éducation dans la renégociation de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS). Nous savons que des pays comme les États-Unis et l’Australie exercent de grandes pressions pour que l’AGCS couvre les services d’éducation, ce qui menaçerait le système d’éducation postsecondaire du Canada tel qu’il existe actuellement. Jusqu’à ce jour, le gouvernement du Canada a su résister à la pression, mais nous devons rester vigilants, car qui sait ce qui peut arriver lorsque ces thèmes sont abordés dans des discussions multilatérales secrètes comme celles qui ont eu lieu au cours
de la dernière année. La position des pays en développement représente aussi un enjeu : beaucoup d’entre eux nous appuient, mais certains pourraient céder à la pression exercée par les États-Unis. Nous verrons ce qui arrivera au cours des prochains mois. Et n’oubliez pas, je vous parlerai davantage du cinquième Congrès mondial de l’IE à Berlin dans ma prochaine chronique. Restez à l’écoute!