Le président de l’ACPPU, Greg Allain, en compagnie d’Elizabeth McGahan, chargée de cours d’histoire, et de Regena Farnsworth, vice-présidente de l’AUNBT pour Saint John, après l’assemblée extraordinaire du 6 septembre.
Les membres du personnel académique contractuel viennent aujourd’hui gonfler les rangs de l’association des professeurs de l’Université du Nouveau-Brunswick (AUNBT) à la suite du lancement de la campagne d’accréditation que cette dernière a entreprise en vue de représenter les chargés de cours et les bibliothécaires à temps partiel en poste sur les campus de Fredericton et de Saint John.
Lors d’une assemblée extraordinaire tenue le mois dernier, les membres de l’AUNBT ont approuvé à une très large majorité des modifications à l’acte constitutif de leur syndicat pour rendre admissibles au statut de membre à part entière de l’association les universitaires titulaires de postes à contrat et à rémunération forfaitaire.
Pour le président de l’AUNBT, Saba Mattar, cette victoire vient couronner un long processus de préparation et de planification mené conjointement à bien par les activistes oeuvrant à la défense des intérêts du personnel académique contractuel, par les membres du personnel de l’ACPPU et par le comité de direction de l’AUNBT. Le syndicat avait devancé de quelques semaines la tenue de son assemblée extraordinaire après que l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) eut annoncé qu’elle souhaitait représenter un certain nombre de ces mêmes employés.
Les campagnes d’accréditation concurrentielles ne sont pas inhabituelles, a souligné le directeur général de l’ACPPU, James Turk, mais c’est la première fois qu’une association locale de l’ACPPU devra se mesurer avec l’alliance.
« La vaste majorité des unités de négociation qui regroupent les membres du personnel académique contractuel des universités canadiennes sont affiliées avec nos association locales ou bien avec le Syndicat canadien de la fonction publique », a ajouté M. Turk.
Le printemps dernier, l’AFPC a réussi à syndiquer les étudiants diplômés employés sur le campus de Fredericton, mais elle n’a pas encore obtenu de la commission des relations du travail du Nouveau-Brunswick l’accréditation d’agent négociateur de ce groupe.
M. Mattar a indiqué que son association appuyait sans réserve les démarches faites par l’AFPC pour syndiquer les étudiants diplômés employés.
« Nous avons établi que l’AFPC était bien au fait de la situation de tels employés et que les étudiants diplômés membres de notre association tireraient avantage de la présence de cette importante communauté d’intérêt au sein de leur propre syndicat », a-t-il expliqué.
L’AFPC représente les étudiants diplômés employés dans un certain nombre d’établissements d’enseignement, principalement au Québec.
« Pour ce qui est de nos collègues du personnel académique contractuel, par contre, nous croyons fermement qu’ils devraient s’affilier avec l’AUNBT et, partant, avec l’ACPPU, qui représente la majorité de ces employés syndiqués dans tout le pays et qui a déjà investi beaucoup de temps et de ressources dans la défense de leurs droits », a ajouté M. Mattar.
Arthur James, un employé à temps partiel qui avait participé pendant des mois aux démarches de représentation entreprises par l’AUNBT, a été, tout de suite après l’assemblée extraordinaire, l’un des premiers membres du personnel académique contractuel à adhérer à l’association.
« Savoir qu’on en a terminé avec la phase de préparation est un tel soulagement », a admis
M. James, qui participe maintenant aussi aux activités du comité de syndicalisation des
travailleurs à temps partiel. « Dorénavant lorsque mes collègues me font part de la nécessité d’adhérer à un syndicat, je peux leur remettre une carte de souscription et leur indiquer la ligne pointillée. »
Quelques jours après la tenue de l’assemblée extraordinaire, la nouvelle annonçant l’avenir précaire du campus Saint John de l’UNB est tombée comme une bombe.
La vice-présidente de l’AUNBT pour Saint John, Regena Farnsworth, a fait observer que
« l’une des personnes qui ressortent manifestement grandes gagnantes de cette dernière crise est Elizabeth McGahan, une chargée de cours de longue date au département d’histoire de Saint John et la première employée à temps partiel de ce campus à joindre l’association ».
Comme dans la quasi-totalité des universités canadiennes, le personnel académique contractuel de l’UNB est faiblement rémunéré. Au-delà des simples considérations économiques d’une telle exploitation, cependant, se pose une menace à la liberté académique lorsque les membres du corps universitaire ne bénéficient pas de la sécurité d’emploi ni de possibilités de perfectionnement professionnel, a fait valoir le vice-président de l’AUNBT, David Bell.
Ce dernier s’est dit d’ailleurs « consterné devant un tel recours abusif à du personnel académique à temps partiel, à l’utilisation inconsidérée de ces ressources et au traitement indigne qui leur
est réservé ».
M. Bell, lui-même ancien employé à temps partiel, est enthousiaste face aux perspectives qu’ouvrira cette « sensibilisation coordonnée ».
L’AUNBT a lancé sa campagne le jour même où la commission des relations du travail de
la province a rendu sa décision longuement attendue et établissant que les membres contractuels du corps professoral de l’Université de Moncton devraient être considérés comme des membres de l’association du personnel académique.
L’avenir s’annonce donc de très bon augure.