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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

novembre 2007

Fin de la grève à Acadia, les parties signent une entente historique

Les membres de l’AUFA défilent en silence pour dénoncer les promesses brisées par l’employeur. (Photo : John Eustace)
Les membres de l’AUFA défilent en silence pour dénoncer les promesses brisées par l’employeur. (Photo : John Eustace)
Les cours ont repris normalement, ce mois-ci, à l’Université Acadia où les membres du syndicat du personnel académique (AUFA) ont mis fin, le 5 novembre, à leur grève de trois semaines.

Le 6 novembre, les membres de l’AUFA ont accepté un contrat de travail de trois ans qui non seulement rapproche leur rémunération des moyennes nationales mais aussi qui prévoit des dispositions sans précédent en matière de parité salariale.

Selon le négociateur en chef de l’AUFA, Jim Sacouman, l’association « a négocié un nouveau contrat qui permettra d’instaurer à Acadia un milieu de travail davantage empreint d’équité et d’améliorer sensiblement les conditions de nos membres les plus désavantagés ».

S’appuyant sur le précédent établi en 2006 par la décision Winkler dans l’affaire concernant l’Université de Toronto, les deux équipes de négociation ont convenu, informe M. Sacouman, que les salaires offerts au personnel académique d’Acadia devaient être à la mesure de la réputation de l’établissement et soutenir la concurrence dans son marché respectif.

Le président de l’AUFA, Peter Williams, a souligné l’importance d’être profondément renseigné sur les priorités de l’université, tant passées qu’actuelles. « Nous avons d’abord examiné les priorités de l’établissement en menant une analyse longitudinale des dépenses. Puis nous avons comparé les résultats obtenus avec les priorités définies dans des universités comparables. Les données que l’ACPPU nous a fournies ont joué un rôle important dans les négociations. »

Le point central de l’accord réside dans la mise en place d’une structure salariale intégrée et plus équitable qui rétrécit les écarts entre les divers rangs et catégories du corps universitaire, qui comporte des échelons égaux pour tous et beaucoup moins nombreux, et qui relève considérablement les niveaux de rémunération planchers.

La rémunération des professeurs à temps partiel est maintenant ancrée à 10 % du niveau plancher des chargés de cours, et le taux de salaire initial s’établira à 5 400 $ pour chaque cours de trois heures à compter du 1er juillet 2009, avec un maximum de 5 600 $ basé sur l’ancienneté. Les membres du personnel à temps partiel bénéficieront de meilleurs privilèges d’accès aux ordinateurs, aux services bibliothécaires et aux services de messagerie électronique. Ils pourront aussi avoir pleinement accès aux procédures de règlement des griefs et d’arbitrage au même titre que leurs collègues à temps plein.

Les salaires des bibliothécaires, qui figuraient parmi les plus bas au Canada, ont été fortement majorés.

Les chargés de cours auront dorénavant droit à un nouveau demi-congé sabbatique après six ans de service ainsi qu’à la parité avec les professeurs et les bibliothécaires pour ce qui est des comptes de perfectionnement professionnel, soit 1 800 $ à compter de la troisième année de la convention.

Les procédures régissant le renouvellement des contrats, la permanence et l’avancement s’inscrivent maintenant dans la sphère de compétence directe des comités de départements et dans un cadre de transparence et de responsabilisation accrues.

Un nouveau comité mixte de l’équité en matière d’emploi sera chargé de repérer les obstacles discriminatoires à l’emploi.

Au chapitre du programme des soins de santé, un gain important a été réalisé grâce à l’établissement d’un régime de soins dentaires pour tous les membres à temps plein et permanents.

L’aide financière prévue pour les services de garderie — un minimum de 75 000 $ au cours de la deuxième année de la convention et de 100 000 $ au cours de la troisième année — permettra de créer de nouvelles places chez les fournisseurs actuels et servira à financer le coût des places de garderie mises à la disposition des employés et des étudiants de l’université.

Les dispositions relatives à la liberté académique sont largement renforcées et incluent un engagement « à respecter scrupuleusement ces principes et à les défendre contre toute atteinte qui peut leur être portée de l’intérieur comme de l’extérieur de l’université ».

La convention comporte maintenant des dispositions expresses sur l’effectif des bibliothécaires et sur la sécurité d’emploi pour le personnel académique contractuel à long terme.

« Ces avancées historiques sont le fruit de la remarquable soli-darité de nos membres et de leur ferme engagement envers l’équité », a résumé M. Williams. « Notre mouvement de grève a fait la preuve de la puissance d’accomplissement collective des membres d’une association syndicale. »